GAILLARD Antoine

Ouvrier formier à Vans (Ardèche) ; candidat à la Constituante..

Ouvrier formier, c’est-à-dire fabricant de formes de chaussures aux Vans (Ardèche). Président du Comité républicain du canton des Vans en 1848, il demandait : 1°) l’instruction gratuite pour tous ; 2°) la création de banques hypothécaires dans tous les départements. (E. Reynier, La Seconde République dans l’Ardèche, p. 16.)
Candidat malheureux aux élections à la Constituante, il disait dans sa proclamation du 10 avril 1848 : « L’Assemblée nationale que le vote va composer aura à résoudre de nombreux et difficiles problèmes. Mais celui qui me paraît dominer tous les autres par son importance, c’est celui des travailleurs. J’entends par travailleurs les travailleurs malheureux, ou, pour mieux rendre ma pensée, l’homme de la classe pauvre en général, car le père de famille qui craint que ses enfants ne manquent de pain a droit à la sollicitude du gouvernement, quelle que soit sa profession, ouvrier, agriculteur ou paysan. Vous le savez, hommes du peuple à qui je m’adresse, on ne peut temporiser avec un ennemi tel que la faim. Qui mieux que nous, hommes du peuple, ouvriers, connaît et comprend nos besoins ? Et surtout qui mieux que nous est intéressé à prendre toutes les mesures qui pourront y apporter un soulagement aussi prompt que possible ? [...] L’ouvrier qui passait hier sa soirée au cabaret comprendra aujourd’hui qu’il est investi de tous les droits politiques, qu’il doit à sa dignité nouvelle de consacrer ses loisirs aux intérêts du monde entier, car les idées que nous agitons ici sont celles qui se débattent aussi au-delà des monts et au-delà des mers [...] Unissons-nous donc, fils de l’Évangile, mettons ses maximes en pratique, ne faisons qu’un cœur et qu’une âme. » (Cité par Vital Chomel, « Le département de l’Ardèche à la veille de la Révolution de 1848 », Revue du Vivarais, 1949, p. 47.)
On ne sait si Gaillard, qui n’avait pas été candidat en 1849 et qu’on ne rencontre ni en 1850 ni en 1851, fut exilé ou s’exila de lui-même. Albin Mazon le vit à Turin en 1857, et le juge dans ses Mémoires d’un songeur inédits, p. 57, « par son instruction, par ses goûts [...] bien supérieur aux hommes de sa condition ». À Turin comme aux Vans, Gaillard était formier.
Le souvenir de Gaillard est demeuré longtemps parmi la population des Vans, au milieu de laquelle il n’avait vécu que quelques années. Son nom a longtemps évoqué pour ce canton de l’Ardèche la démocratie et le socialisme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article31300, notice GAILLARD Antoine, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 4 juillet 2017.
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