GEORGÉ Joseph

Né le 9 mars 1806 à Rambervillers (Vosges) où il mourut le 6 mars 1869. Cafetier à Rambervillers, frère de Georgé Louis et François, militant des organisations inspirées par Mathieu d’Épinal.

Georgé, qui était apparenté à Mathis Nicolas, maire de Rambervillers en 1848, se maria et eut trois enfants dont deux filles survécurent. Il appartenait à une nombreuse famille dont presque tous les membres furent d’ardents démocrates. Son café était le rendez-vous des « socialistes », non seulement de la ville mais encore de tout l’arrondissement d’Épinal.
Dès le 26 juillet 1844, c’est chez lui que descendait Mathieu d’Épinal, rescapé des prisons. Il participa, deux jours après, à un banquet où l’on chanta la Carmagnole. C’est Mathieu qui patronna sa candidature aux élections de 1848, le présentant comme « connu par ses luttes contre tous les pouvoirs oppresseurs ».
Il fut délégué à la fête parisienne de la Concorde (21 mai), devint l’adjoint du maire Mathis, et le suivit dans sa chute sous Cavaignac. Le 11 juin 1848, étant encore adjoint au maire, il déclara au club, réuni à 9 h. du soir, que les frères Roch, marchands de bois à Rambervillers, connus comme « chouans », l’avaient dénoncé lors d’un voyage à Paris et qu’il avait, de ce fait, été suivi par la police durant son séjour dans la capitale. Les clubistes s’excitèrent et allèrent donner l’assaut à la maison Roch ; l’émeute se solda par des poursuites correctionnelles (août 1848).
Un rapport du maréchal des logis de gendarmerie, du 5 avril 1849, signalait que Georgé avait troublé l’ordre, le 5 février, en allant à la brasserie Bedel aux cris de : « Vive Barbès ! Vive Blanqui ! À bas de Percy [le préfet] ! À bas Bonaparte ! Vive la guillotine ! À bas les Blancs ! » Aussi, le 17 février, avait-il été condamné en cour d’assises à huit jours de prison ainsi que cinq ouvriers spinaliens.
Bien qu’ayant échappé aux commissions mixtes, Georgé demeura l’objet d’une constante surveillance. En 1855, il figura sur l’état des hommes dangereux en cas de mouvement populaire, avec la précision suivante : « Les réunions secrètes ont toujours eu lieu chez lui. C’est chez lui qu’a eu lieu le banquet du 4 avril 1854 où se trouvait (sic) 18 personnes en outre ceux de la ville, MM. Hingray, de Paris, Chevalier de Saint-Dié, Onazime (sic) Denis, marchand de vins à Portieux (sic), ainsi que Mathis [...] Généreux avec tous ses amis, cette maison peut être considérée comme la plus dangereuse en cas d’événements ». Voir Mathieu d’Épinal*, Mathis Nicolas*

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article31588, notice GEORGÉ Joseph, version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCE : Arch. Dép. Vosges, 8 bis M 6.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable