SIMONDE de SISMONDI Jean, Charles, Léonard

L’activité de Sismondi a eu successivement pour théâtre Genève, la France et l’Italie. Elle s’étendit à la littérature comparée des peuples méditerranéens, à l’histoire de l’Italie médiévale et à l’histoire des Français.
En politique, Sismondi fut très attaché au libéralisme. Comme son ami Benjamin Constant, il se rallia à la monarchie des Cent-Jours ??, apparemment libérale.
En économie politique, parti du libéralisme commun à Adam Smith et à Jean-Baptiste Say, il aboutit à une critique fondamentale des postulats de cette école. C’est à cause de cette critique qu’il intéresse la classe ouvrière.
Dans ses Nouveaux principes d’Économie politique parus en 1819, Sismondi dénonce en effet les sophismes des partisans du libre échange, selon lesquels la concurrence n’engendre ni surproduction ni chômage, à peine quelques froissements passagers ; il s’attache à la description des crises et y voit l’effet d’une surproduction relative ; il dénonce l’absurdité du remède employé par les manufacturiers qui consiste à baisser les salaires et à développer leur production, donc à accentuer la mévente ; il se montre en fin de compte partisan d’une intervention de la puissance publique dans le circuit économique.
Rien n’autorise sans doute à qualifier de socialiste la pensée de Sismondi, mais qu’il n’ait pas été indifférent à la dégradation de la condition ouvrière au début du XIXe siècle valait d’être relevé ici.