WOIRHAYE Charles, François

Né à Metz (Moselle) le 31 mai 1798, mort à Nancy (Meurthe-et-Moselle) le 11 janvier 1878. Avocat et magistrat. Républicain démocrate, inclinant vers le socialisme sous la monarchie de Juillet, démocrate en 1848, rallié à Louis-Napoléon Bonaparte dès le début de 1849. Membre de la Constituante de 1848.

Fils de commerçant. Avocat à Metz dès 1816, il y fonda le très libéral Courrier de la Moselle sous la Restauration. Instigateur, avec Émile Bouchotte, de la Société patriotique et populaire de 1830, il fut nommé par le nouveau régime magistrat à Metz. Mais pour avoir adhéré à l’« Association nationale contre le retour des Bourbons », le ministère le révoqua en mars 1831 ; il avait aussi, dans une harangue à Louis-Philippe, montré de manière inopportune sa sympathie pour la Pologne.
De 1831 à 1848, il fut donc, dans la Moselle, le chef reconnu de l’opposition d’extrême-gauche à la monarchie de Juillet. Ses collègues du barreau de Metz, en le nommant leur bâtonnier, l’encourageaient. Les électeurs de Metz faisaient de lui un conseiller municipal. Les gardes nationaux de Metz s’efforçaient, malgré le pouvoir, de le maintenir à leur tête. En 1835, Woirhaye atteignait à la gloire nationale en participant à la défense dans le Procès d’Avril.
Colonel de la garde nationale de Metz avant la fin de Février 1848, Woirhaye était choisi, au début de mars, par le Gouvernement provisoire, comme procureur général près la Cour d’appel de Metz. Le 23 avril, il était élu à la Constituante, premier sur onze, à la quasi-unanimité des votants (94 294 voix sur 97 423 votants et 111 334 inscrits).
Sa popularité commença à décroître quand on le vit voter avec les républicains modérés, tirer de la mort de Auguste Dornès* des conclusions hostiles à la démocratie et au socialisme, s’associer aux poursuites contre Louis Blanc* et Marc Caussidière*, suivre Cavaignac puis Louis-Napoléon Bonaparte, approuver la politique de l’Élysée et l’expédition de Rome.
Woirhaye était désormais en dehors de la vie politique mosellane. Battu aux élections à la Législative, il devint président de chambre à la Cour de Metz (25 août 1849), puis premier président (8 juillet 1856), enfin conseiller à la Cour de cassation (22 novembre 1862). La retraite venue et ayant opté pour la France, il résidait soit à Paris soit à Nancy. Voir Libre Bardin*, Émile Bouchotte*, Auguste Dornès*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article38982, notice WOIRHAYE Charles, François , version mise en ligne le 20 février 2009, dernière modification le 20 février 2009.

SOURCES : Néré Quépat, Dictionnaire biographique de, l’ancien département de la Moselle, Paris-Metz, 1887. — Robert Bourloton et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français.

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