KUHN Guillaume, dit Willy Kuhn

Par Claude Pennetier, Léon Strauss

Né le 4 mai 1904 à Strasbourg (alors Basse-Alsace) , mort le 26 janvier 1965 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; comptable à Strasbourg ; communiste, syndicaliste CGTU, puis CGT ; secrétaire régional de l’ARAC ; élève à l’École léniniste internationale (ELI) ; exclu du Parti communiste en 1953.

Guillaume Kuhn était le fils de Guillaume Kuhn et de Rosalie Beck. Il épousa à Strasbourg le 22 mars 1930 Anne Hanss, ouvrière communiste, et, en deuxièmes noces, à Strasbourg le 18 juin 1938, Caroline Marguerite Rinck. Comptable dans les assurances depuis 1918, il adhéra au Parti communiste en janvier 1927. Il suivit Charles Hueber dans sa scission et adhéra vraisemblablement, lors de sa création en octobre 1929, au Parti communiste -Opposition d’Alsace-Lorraine (KP-O). Cet épisode ne figure pas dans le rapport que fait le PC lors de son départ pour Moscou, mais il réapparaît dans sa biographie rédigée à Strasbourg le 2 janvier 1933. Il revint au PCF l’année suivante grâce à l’influence de ses camarades de la Fédération sportive du travail.

Il fut envoyé par le Parti communiste français à l’Ecole léniniste internationale de Moscou en août 1931. Pierre Delon dit qu’il resta trois ans à Moscou. Après son retour, il devint correspondant strasbourgeois de L’Humanité publiée à Metz. Il collaborait également aux Cahiers du Bolchevisme.

En 1936, il fut, au premier tour des législatives, candidat à Strasbourg II et recueillit 1488 voix sur 13 659 votants. Il fut aussi secrétaire régional de l’Association républicaine des anciens combattants et il avait des responsabilités dans le mouvement sportif ouvrier. Il fut surtout secrétaire du syndicat CGTU (puis CGT après la réunification de 1936) des employés du Bas-Rhin. Après l’annexion de fait de 1940, il travailla au service municipal du ravitaillement. Il fut arrêté deux fois par la Gestapo et interné à Schirmeck en 1944 Après la Libération de Strasbourg, il joua un rôle important dans la reconstruction de la fédération communiste du Bas-Rhin, dont il fut permanent quelques mois(secrétaire du parti pour la région de Strasbourg, selon les Renseignements généraux). Dès décembre 1944, il avait repris également sa fonction de secrétaire du syndicat des employés CGT. Il fut membre du Comité départemental de Libération créé le 12 décembre 1944, adjoint au maire en 1945 et resta conseiller municipal communiste de Strasbourg jusqu’en 1953. Demeuré à la CGT lors de la scission de 1947, il joua un rôle dans les enjeux financiers du conflit.

En 1953, il fut exclu du parti communiste à la suite de la publication par le quotidien socialiste La Presse libre d’une lettre qu’il avait signé en 1939 pour désavouer le pacte germano-soviétique. Ayant perdu son poste de permanent syndical, il fut embauché par la société d’économie mixte Electricité de Strasbourg. Il était titulaire de la médaille de la Reconnaissance française pour faits de résistance(1946).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50090, notice KUHN Guillaume, dit Willy Kuhn par Claude Pennetier, Léon Strauss, version mise en ligne le 5 mai 2009, dernière modification le 25 janvier 2022.

Par Claude Pennetier, Léon Strauss

SOURCES : Arch. Nat. : F7 13402, 13130 (année 1932). — Arch. Dép. Bas-Rhin, 98 AL 639,1278, 102 AL 47 ; 544 D 1 ; RGASPI, Moscou, 495 270 6737. — L’Humanité, Metz, des 30.9.1934, 28.4. 1935 ; L’Humanité d’Alsace et de Lorraine, Strasbourg, du 4 avril.1945 ; Dernières Nouvelles d’Alsace, Strasbourg, du 26 janvier 1965. — P. Delon, Les employés, 1969, p. 147. — Fernand L’Huillier, Libération de l’Alsace, Paris, Hachette, 1978, p.169-170. — Maitron, t.32, 1988, pp.405-406. — L. Strauss, « Kuhn Guillaume », in : Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, n° 22, Strasbourg, 1994, p.2146 ; sources privées. — Notes de René Lemarquis.

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