GAUBERT Marie-Ange [née CHAMBRE Marie-Ange, dite « Mimi »]

Marie-Ange Chambre, épouse Gaubert, naquit dans une famille de paysans ardéchois, dans la région de Privas. La tradition républicaine était bien enracinée dans la famille : en 1951, sa profession de foi rapportait que son grand-père maternel Scipion Reynier, soldat en 1871, « refusa de tirer contre les combattants de la Commune de Paris et fut condamné à la déportation dans un bagne d’Afrique ». Son mari, cheminot et militant communiste, fut tué dans un accident du travail à Miramas le 2 mai 1943 .Mère de deux enfants, elle vint s’installer à Privas où elle exerçait rue de la République la profession de couturière à domicile.

Elle adhéra au PC en 1946. Rapidement, elle se vit confier des responsabilités à la fédération du Parti communiste et à l’Union des femmes françaises. D’après deux rapports des Renseignements généraux en date du 2 juillet et du 30 août 1949, elle fut élue au comité fédéral du Parti communiste ardéchois en 1948 puis au bureau fédéral en 1949. Parallèlement, elle devint dans cette même période secrétaire départementale de l’UFF et exerça seule cette responsabilité – sans doute comme permanente – jusqu ‘en 1954, puis elle partagea cette tâche avec Célina Ville* jusqu’en 1957. Membre du conseil national elle assista à de nombreux congrès nationaux : en 1952, 1957, 1960, 1963…

Militante de confiance à l’intérieur de l’appareil du parti, Marie-Ange Gaubert était inscrite dans le carnet Lecœur. À deux reprises, aux élections législatives de 1951 et 1956, le parti présenta sa candidature en troisième position, derrière Roger Roucaute* et Henri Chaze. La liste communiste obtint un élu – Roger Roucaute – en 1956.

« Mimi » Gaubert fut au cœur des activités de l’UFF dans les années 1950 : Elle participa au mouvement pétitionnaire pour l’appel de Stockholm et aux campagnes contre la course aux armements nucléaires, puis aux luttes pour une paix négociée en Algérie. En mars 1956, elle fut l’une des organisatrices du rassemblement régional de l’UFF au parc Charnot à Marseille. Enfin, elle fit connaître « l’accouchement sans douleur » au cours de nombreuses conférences qu’elle animait avec le concours de médecins et d’assistantes sociales.

Elle partit travailler comme permanente au secrétariat de la fédération démocratique internationale des femmes à Berlin, vers 1958-1960. En 1961, de retour en France, elle devint membre du bureau national de l’UFF. Elle conserva cette responsabilité jusqu’en 1963.

Du côté du PCF, elle réintégra le comité fédéral de l’Ardèche en 1961 puis le bureau fédéral en 1964. Elle milita alors au comité de section de Privas et, à l’échelle de la fédération devint responsable du travail du parti en direction des femmes. Elle conserva ces dernières responsabilités jusque dans les années 1970. À l’UFF, dans cette période, elle faisait simplement partie du bureau départemental.

Marie-Ange Gaubert vivait retirée dans une maison de retraite à Ruoms (Ardèche). Elle mourut début 2009.