GERBAL Blanche, Geneviève, Marie [épouse GILLET] dite « Blanchette »

Par Claude Pennetier

Née le 2 janvier 1927 à Mende (Lozère) ; employée ; dirigeante de l’Union des jeunes filles de France.

Blanche Gerbal naquit dans une famille de cinq enfants, dont Raymond Gerbal. Son père, employé des postes, mourut des suites de sa participation à la Première Guerre mondiale. Sa fille fut pupille de la Nation en 1931 ; la mère travailla comme concierge au Musée de Mende et, sur l’insistance de la famille paternelle très catholique, mit Blanche Gerbal à l’école religieuse Saint-Joseph. Titulaire du certificat d’études primaires, elle entra dans un collège d’enseignement technique et rejoignit les Jeunesses communistes à la Libération. Élève d’une école communiste centrale en 1947, elle fut une organisatrice des JC en Lozère avant de partir à Paris au début des années 1950 pour trouver un emploi. Elle travailla comme employée, mais fut très vite recrutée par les services du comité central du PCF pour travailler comme secrétaire dans l’équipe de Jeannette Vermeersch* et comme collaboratrice de Fernande Valignat*.

Dirigeante de l’Union des jeunes filles de France (UJFF), rédactrice en chef puis directrice de Filles de France, elle fit des voyages en URSS (1954) où les portraits de Staline lui rappelèrent « trop le culte catholique », et en Chine (1956) où elle entendit parler du rapport Khrouchtchev. René Rousseau rapporte un de ses premières malaises en 1953 : « Mauricette Vanhoutte me fait remarquer, légèrement troublée, que dans le comité de rédaction [de Filles de France] figurent des jeunes femmes qui ne sont pas vraiment de la classe ouvrière, dont les pères sont artisans bref qu’il faut le remanier. Ce que nous faisons. Mais quelque temps après, l’affaire des blouses blanches ayant éclaté, je constate avec gêne que les noms rayés de la liste du comité sont tous juifs » (op. cit., p. 164). Un souvenir de la même tonalité lui restera à propos de la liaison de Mauricette Vanhoutte, nièce de Maurice Thorez, et Jean Ellenstein*. Elle ajoute qu’elle fit scandale en donnant un point de vue positif sur Bonjour tristesse de Françoise Sagan et sur le film Les Amants de Louis Malle.

Elle rencontra son compagnon, le militant communiste Paul Gillet*, lors d’un festival international de la jeunesse en Roumanie en 1953 ; ils se marièrent le 24 avril 1954 et eurent une fille, Laurence, en 1959. Cette grossesse difficile l’éloigna du militantisme quotidien. Les doutes sur le système communiste s’y ajoutèrent, pour aboutir à une prise de distance définitive qui culmina lors de la rupture de Paul Gillet en 1964.

Elle prit des cours chez Pigier puis travailla pendant deux ans chez le producteur de meubles Crozatier, avec le résistant Gilbert Brustlein. Elle entra ensuite dans une petite entreprise de produits chimiques, « La Société », qui connut un important développement. Responsable des finances, elle fut le bras droit du patron et trouva de la satisfaction à suivre la vie et les progrès de cette entreprise.

Le couple Gillet s’installa à Villejuif (Val-de-Marne) où Blanche Gillet resta après le décès de Paul Gillet en 1975. Le couple avait une fille, Laurence, avocate.

Elle habitait toujours à Villejuif en 2008, suivant avec passion la vie politique et sympathisant avec le Parti socialiste, particulièrement lors la campagne présidentielle de Ségolène Royal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article50392, notice GERBAL Blanche, Geneviève, Marie [épouse GILLET] dite « Blanchette » par Claude Pennetier, version mise en ligne le 29 mai 2009, dernière modification le 11 mars 2010.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Entretien avec Claude Pennetier, le 16 septembre 2008. — René Rousseau, Les femmes rouges. Chroniques des années Vermeersch, Albin Michel, 1983.

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