MONTÉLIMARD Suzanne [née LALLIER Suzanne, Marie]

Par Marie-Louise Goergen

Née le 5 juin 1920 à Saint-Agrève (Ardèche) ; garde-barrière puis commis ; première femme secrétaire du syndicat CGT des gardes-barrière ; secrétaire générale du syndicat des cheminots de Givors (1954-1962) ; membre du conseil national de la Fédération CGT des cheminots (1968-1973).

Fille d’un boucher qui était mort à quarante ans des suites de la guerre 1914-1918, et d’une « ménagère » qui exerça ensuite la profession de charcutière, Suzanne Lallier quitta sa commune d’origine très jeune pour aller garder les enfants d’une famille parisienne qui venait en vacances à Saint-Agrève. C’est avant la guerre qu’elle fit la connaissance de Jules-Rémy Montélimard, cantonnier-poseur puis chef de canton au chemin de fer. Il fut fait prisonnier de guerre et le couple se maria à son retour le 9 juin 1945.
Nommé à Saint-Romain-en-Gier (Rhône), son mari ne gagnant que 700 F par mois, elle sollicita un emploi de garde-barrière. Elle débuta comme remplaçante en 1947, puis obtint un poste de garde-barrière titulaire sur la ligne de Saint-Étienne (Loire) au lieu-dit Saint-Lazare entre Givors et Saint-Romain-en-Gier.
Responsable du syndicat CGT des gardes-barrière, elle fut élue, à partir de 1954, déléguée du personnel CGT et, pendant huit ans, secrétaire générale du syndicat des cheminots de Givors. À l’époque, elle était la seule femme secrétaire de syndicat chez les cheminots.
Elle fut également membre du bureau du secteur des cheminots CGT de Lyon (Rhône), où elle anima la commission féminine. Siégeant au comité mixte central des Installations fixes à Paris de 1967 à 1969, elle se battait pour obtenir des aménagements et des reclassements pour les gardes-barrière menacées de licenciement. En 1970, les gardes-barrière obtinrent le droit de passer des examens pour se reconvertir dans l’entreprise. Suzanne Montélimard elle-même retourna à l’école à Saint-Étienne pour apprendre les règlements SNCF. Elle réussit l’examen de facteur, puis de commis et fut reclassée, d’abord à la gare de Lyon-Perrache où elle fut chargée des colis, puis au service des agents de trains où elle termina sa carrière en 1976, après avoir passé vingt-neuf ans à la SNCF. Elle avait été membre de la STN VB de 1967 à 1968. De 1968 à 1973, elle avait fait partie du conseil national de la Fédération CGT des cheminots. En mars 2000, âgée de quatre-vingts ans et veuve, elle continuait à militer à la section des retraités de Givors comme responsable de la commission sociale.
Ayant perdu leur premier enfant à sa naissance, Suzanne et Jules-Rémy Montélimard étaient parents d’un autre fils, qui mourut vers 1996.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article6852, notice MONTÉLIMARD Suzanne [née LALLIER Suzanne, Marie] par Marie-Louise Goergen, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 11 novembre 2008.

Par Marie-Louise Goergen

SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Janine Cotin, « Suzanne Montélimard, première femme secrétaire du syndicat CGT des garde-barrières à la SNCF (1947-1996) », Cahier d’histoire sociale Rhône-Alpes, n° 51, mars 2000, p. 4-7. — Notes de Jean-Pierre Bonnet et de Pierre Vincent. — État civil.

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