IPERT Charlotte, dite aussi Colette [née FORESTIER Marie-Charlotte]

Par Jean-Pierre Besse

Née le 5 avril 1904 à Albertville (Savoie), morte le 25 février 1998 à Neuville-sur-Saône (Rhône) ; couturière ; résistante dans la Haute-Savoie, la Haute-Vienne et l’Indre ; secrétaire départementale de l’UFF de l’Indre, syndicaliste CGT du le Vaucluse, militante communiste de l’Indre et du Rhône.

Charlotte Forestier naquit dans une vieille famille savoyarde. Ses parents étaient très jeunes lors de sa naissance (19 et 16 ans). Son père était électricien aux Aciéries d’Ugine et entretenait une petite ferme. Elle obtint son certificat d’études primaires en 1916 et monta à Paris comme bonne.

Revenue en Savoie, elle entra en apprentissage chez une couturière pour apprendre la couture. Elle épousa à Ugine (Savoie) le 4 avril 1925 Marius Ipert, ouvrier électricien, qui ne partagea pas du tout son engagement politique. Le couple qui se sépara à partir de l’Occupation eut deux enfants un fils Henri et une fille Jacqueline.

Les Ipert vécurent d’abord dans la région niçoise puis à partir de 1933 à Cran-Gevrier (Haute-Savoie). Charlotte faisait des travaux de couture chez elle et chez des particuliers et adhéra au Parti communiste en 1937.

Dés le début de l’Occupation, elle participa aux activités clandestines du PC en tant qu’agent de liaison, elle assurait le transport des tracts et des courriers. Son fils Henri qui fréquentait l’Ecole primaire supérieure d’Annecy fut une première fois arrêté en juin 1943, soupçonné « d’activités communistes », il fut libéré au bout de trois semaines faute de preuves. Il passa alors dans la clandestinité, rejoignit le maquis installé au col de Bluffy entre Annecy et Thônes et fut une nouvelle fois arrêté en mars 1944

Le PC demanda alors à Charlotte Ipert de quitter le département et l’envoya quelques temps à Lyon puis en Haute-Vienne, à partir d’avril 1944, où elle devint Colette, prénom qu’elle conserva par la suite. A la Libération, elle était dans l’Indre.

Membre du bureau fédéral du PC dans ce département, secrétaire départementale de l’UFF, elle fut candidate sur la liste communiste aux élections législatives de juin et de novembre 1946. Elle quitta peu après le département, son nom disparut de la presse communiste de l’Indre.

Elle devint professeur de couture dans les centres d’apprentissage accéléré d’abord à Poitiers puis à Avignon, où elle était en 1949, et à Digne. Elle était membre du bureau de l’UD-CGT du Vaucluse en 1949-1950

Elle s’installa par la suite à son compte à Cavillargues (Gard). Elle fut victime d’un empoisonnement par des champignons, soignée à Marseille, elle mit plusieurs années pour se remettre totalement de cet accident. Elle s’installa chez sa fille et son gendre à Lyon où elle devint standardiste au journal communiste La République. Puis elle habita à Bron (Rhône) où elle travailla dans les écoles maternelles jusqu’à sa retraite en 1969. Elle militait toujours au PC et à la CGT mais s’en éloigna après l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie.

Retirée dans une maison de retraite à la Neuville-sur-Saône, près de ses enfants, elle y mourut. Sa belle fille signale « elle perd peu à peu la tête et les événements internationaux la laissent indifférente, même la chute du communisme ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article73934, notice IPERT Charlotte, dite aussi Colette [née FORESTIER Marie-Charlotte] par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 11 septembre 2009, dernière modification le 6 août 2021.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : La Marseillaise du Berry, 1944-1947 — L’Émancipateur du Berry, 1945-1948. — Renseignements et documents fournis par son fils Henri et sa belle-fille Marguerite en septembre 2009 à l’auteur de la notice. — Notes de Slava Liszek. — État civil.

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