BROSSILLON Philippe

Par Jean-Claude Guillon

Né le 10 février 1941 à Morand (Indre-et-Loire), mort le 29 juin 2003 à Tours ; métallurgiste puis cheminot ; militant syndicaliste CGT ; président du Conseil des Prud’hommes d’Indre-et-Loire.

Né dans une famille de huit enfants, son père travaillait dans les services de l’Équipement, à Château-Renault (Indre-et-Loire). Après son CEP, il obtint un CAP de menuisier au LEP Albert Bayet de Tours. Ayant travaillé dans une menuiserie à Nazelles (Indre-et-Loire), il fit son service militaire du 1er janvier 1961 au 31 décembre 1962, dont neuf mois en Algérie.

Le 1er janvier 1963, il entra dans l’entreprise métallurgique Cadoux, à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), toujours en qualité de menuisier, adhérant aussitôt à la CGT. Il devint cheminot le 1er janvier 1983 lorsque le personnel de l’usine fut intégré à la SNCF après de longues et intenses luttes. Il prit sa retraite le 1er septembre 1999.

Il fut membre du comité exécutif, puis représentant syndical au CE de 1966 à 1986, DP et secrétaire du CHSCT de 1968 à 1988. C’est à partir de 1970 que, passionné par le droit du travail, il fut élu conseiller prud’homal dans la section Industrie, puis de 1980 à 1988, président ou vice-président (en raison de l’alternance salarié/employeur) dans la section Industrie puis dans celle Commerce. De 1980 à sa disparition, il fut aussi président ou vice-président de l’ensemble du Conseil des Prud’hommes, fonction qu’il marqua de son empreinte pendant 23 années.
Ayant une conception équitable de la justice et du droit, il disait : « Aucun juge ne connaît mieux le monde du travail que les Prud’hommes. À côté de l’action revendicative, le militant ne doit pas négliger l’aspect juridique. Il faut faire avancer le droit et avant tout, le faire respecter. Au fond, il suffit de demander justice ». Aussi, il anima de nombreux stages PRUDIS-CGT, consacrés à la formation des conseillers prud’homaux.

Il fut également membre de la commission exécutive de l’UD-CGT d’Indre-et-Loire de 1980 à 1995.

De Tours, il vint habiter à La-Ville-aux-Dames (Indre-et-Loire) en 1976. Il y fut élu conseiller municipal en 1977, année de son adhésion au Parti socialiste, et, en 1995. Dans sa commune, il fut membre du conseil d’administration du Centre social et culturel Camille Claudel.

Lors de son pot de l’amitié, le 24 septembre 1999, il déclara : « Militant syndical, j’ai partagé avec mes camarades et collègues salariés Cadoux la crainte permanente de la fermeture de l’établissement. Unis, nous avons lutté avec détermination pour nous y opposer avec en tête un espoir : notre retour au sein de la SNCF ».

Philippe Brossillon aimait la lecture, le jardinage, le bricolage, la pêche. Il était toujours disponible pour rendre service, humaniste et chaleureux, il était très attaché à la défense de l’environnement. Il aimait aussi les réunions de sa grande famille où, là aussi, il manifestait sa générosité et sa sensibilité.

Lors de ses obsèques une collecte permit de recueillir des dons destinés à l’association « Thandanani », concernant les orphelins du sida en Afrique du Sud.

Marié avec Christiane Gauthier, secrétaire technique, le 3 août 1963 à Villedomer (Indre-et-Loire), ils eurent trois enfants.

Il fut décoré de la médaille de l’Ordre national du Mérite par le président de la cour d’appel d’Orléans, le 14 novembre 1991 et de la Légion d’honneur par le sénateur-maire de Chinon, le 13 juillet 1999.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article75208, notice BROSSILLON Philippe par Jean-Claude Guillon, version mise en ligne le 28 novembre 2009, dernière modification le 19 octobre 2020.

Par Jean-Claude Guillon

SOURCES : Archives de l‘UD-CGT d’Indre-et-Loire. – La Nouvelle République, 1er juillet 2003 et 1er avril 2004. – Témoignage de Christiane Brossillon.

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