HILY Corentin

Par François Prigent

Né le 6 mai 1939 à Plomodiern (Finistère), employé de la CAF ; conseiller municipal (1977-2001) puis maire de Ploeren (Morbihan) depuis 2001 ; candidat PSU aux législatives à Vannes en 1968 ; candidat PSU aux cantonales à Vannes Est en 1970 ; militant PSU puis PCF ; militant CGT.

Cultivateurs, ses parents tenaient une petite ferme au bord de la mer dans le Finistère. Ayant grandi dans une famille nombreuse (10 enfants), Corentin Hily, bretonnant, s’engagea pendant 3 ans dans l’armée après avoir échoué au baccalauréat.

Profondément marqué par la Guerre d’Algérie, il était employé aux « écritures familiales » à la CAF du Morbihan à Vannes à partir de décembre 1962. Devenu technicien, il fut admis au concours du Centre d’Etudes Supérieures de la Sécurité sociale (1975-1977), terminant sa carrière en tant que directeur du centre de traitement informatique de la Caisse de Dijon (17 départements) entre 1984 et 1991.

Corentin Hily avait adhéré au PSU dans la 2e moitié des années 1960 en compagnie de Jean-Claude Vaillant, suite à une réunion publique de Michel Rocard à Séné, commune tenue par les socialistes avec Alphonse Le Derff entre 1953 et 1967.

Dès 1963, il était encarté à la CGT, devenant rapidement délégué syndical. Il noua aussi des liens avec les responsables CFDT, comme André Laurent*, secrétaire de l’UD et militant PSU. La section PSU de Vannes était dirigée par Joseph Le Bouquin*, dont la trajectoire militante était ancrée dans les réseaux chrétiens (CFTC-CSF).

A vingt-neuf ans, Corentin Hily se présenta aux élections législatives à Vannes, épaulé par Georges Pondaven, contrôleur PTT. Le tandem PSU obtint 2 664 voix, soit 5.04 %, talonnant le candidat FGDS Pierre Bernard* (3 653 voix) et le candidat PCF Jean Tanguy* (3 447 voix) dans une circonscription certes dominée par la figure nationale de Raymond Marcellin, mais dont le paysage politique évoluait fortement.

En mars 1970, il était également candidat dans le canton de Vannes Est, recueillant 512 voix, soit 6.06 % des suffrages exprimés. Ce canton bascula à gauche en 2001 seulement avec Hervé Pellois, neveu du syndicaliste PSU briochin Emile Bougault*.

Enraciné à Ploeren, il fut élu conseiller municipal d’opposition (1977-2001), ayant évolué vers le PCF à l’instar d’autres militants PSU du Morbihan comme René Crouvizier* à Lorient.

En mars 2001, il était devenu maire divers gauche de Ploeren, commune périurbaine du pays de Vannes, en battant Joseph Allano, conseiller général de droite jusqu’en 2004. Dès le 1er tour, il avait obtenu 54.67 % des voix, à la tête de la liste de gauche. Ploeren se trouve dans le canton de Vannes Ouest, acquis au PS depuis 2004 avec André Gall*, lui aussi passé par le PSU, qui était directeur de l’UDAF du Morbihan. A 69 ans, Corentin Hily avait entamé un second mandat de maire en mars 2008, avec 55.24 % des voix face à 2 listes de droite.

Son action à la tête de la commune (6 500 habitants en 2008) était marquée par la construction d’équipements sociaux, d’un espace culturel et d’une voie 2 M (mollets/moteurs) faisant cohabiter piétons, vélos/rollers, deux roues et voitures.

Lors des présidentielles de 2002 et 2007, Corentin Hily avait parrainé les candidats du PCF.

En juin 1968, il était marié et avait deux enfants. Était-il apparenté à Lucien Hily, secrétaire de la section PSU de Maël-Carhaix en mars 1961 ?

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article88161, notice HILY Corentin par François Prigent, version mise en ligne le 26 mai 2010, dernière modification le 28 mars 2017.

Par François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. du Morbihan. – Arch. Fédérales du PS du Morbihan. – Arch. Marc Heurgon, dossiers PSU. – Ouest-France. — François Prigent (dir.), « Trajectoires militantes et réseaux socialistes dans le Morbihan au XXe siècle », dossier spécial in François Prigent (dir.), Recherche Socialiste, n° 42, mars 2008, pages 5-112. — François Prigent, « Les réseaux socialistes PSU en Bretagne (1959-1981) : milieux partisans, passerelles vers le PS, rôle des chrétiens de gauche », in Tudi Kernalegenn, François Prigent Gilles Richard, Jacqueline Sainclivier (dir.), Le PSU vu d’en bas. Réseaux sociaux, mouvement politique, laboratoire d’idées (années 50 - années 80), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009, pages 41-54.

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