Les cheminots

Les structures syndicales

FOCUS

De manière générale, les structures syndicales durent se modeler sur celles de leurs partenaires patronaux. Au temps des compagnies, les syndicats de base, réunissant sur un site donné tous les agents sans distinction de métiers, étaient regroupés en Unions (Nord, Est, PLM, etc.) disposant d’une très forte autonomie. Les organisations de cheminots devançaient ainsi l’évolution vers des fédérations d’industrie des premiers syndicats de métiers apparus au XIXe siècle et multipliés sous l’effet de la loi de 1884. Ceci n’excluait pas toutefois l’existence d’organisations catégorielles, de métiers (agents de conduite) ou hiérarchiques (cadres), ou à la CFTC, de syndicats distincts pour les femmes (CFTC) ou pour les agents de maîtrise, techniciens et cadres, syndicats « MTC » qui disparurent de la CFDT en 1978.

La création de la SNCF qui transformait les anciens réseaux en régions ne bouleversa donc guère les structures syndicales jusqu’à sa propre réforme de structure du début des années 1970. Quelle que soit l’organisation syndicale non catégorielle (CGT, CFTC puis CFDT, FO), on retrouvait à quelques nuances près la même architecture, les dénominations comme la composition et les modes de désignation variant naturellement d’une fédération à l’autre.

À la base, les syndicats, souverains lors des congrès périodiques d’où émanaient toutes les autres structures ; puis leur regroupement géographique en secteurs syndicaux ; le système des délégués élus auprès du chef d’arrondissement explique que les frontières des secteurs aient épousé celles des arrondissements de l’Exploitation, dont on rappelle ci-dessous la liste.

Les secteurs regroupés d’une même région SNCF formaient une Union régionale (UR) (Nord, Est, Sud- Est, Sud-Ouest, Ouest, Méditerranée à partir de 1949), les agents des directions centrales étant regroupés dans une Union des Centraux. La refonte des structures de la SNCF en 1972-1973, par création de 25 régions, conduisit à une démultiplication similaire des nouvelles Unions régionales (UR), dénommées Unions professionnelles régionales (UPR) à la CFDT.

À côté des Unions géographiques, d’autres Unions regroupaient certaines catégories d’agents SNCF : agents de conduite (UNAC à FO) ; cadres et/ou maîtrise et/ou techniciens (UFC à la CFTC ; UFC puis UFCM à la CGT ; UNC puis UNCM puis UNCMT à FO), retraités (UFR) ; ou hors SNCF, agents des réseaux secondaires, d’Afrique du Nord, des Wagons-Lits.

Une autre structuration se définisait par rapport aux métiers, filières, services et fonctions : au sein du syndicat multi-fonctionnel, des sections techniques (CGT) regroupant les catégories professionnelles, élaboraient les revendications locales. À tous les étages supérieurs des structures fédérales, on retrouvait cette représentation, par exemple à la CGT : comités techniques de secteur, sections techniques régionales puis sections techniques nationales, les cadres disposant de structures similaires, dites groupements techniques.

Jusqu’en 1973, on dénombrait par exemple à FO les STN suivantes : Exploitation, Agents de trains, Voie et Bâtiments, Service électrique et signalisation (SES), Ateliers des dépôts, Grands ateliers et Entretiens, Bureaux et magasins, Économat. La refonte des structures de la SNCF en 1972-1973 conduisit à leur réorganisation et réduction : Exploitation, Équipement, Matériel, Services communs.

Alors que chaque structure était dotée au minimum d’un bureau (secrétaire général et secrétaires adjoints, trésorier, archiviste), les secrétaires généraux faisaient souvent partie des secrétariats des structures supérieures : par exemple les secrétaires d’unions faisaient partie du secrétariat fédéral (FO).

Éventuellement relayés par un secrétariat fédéral (FO) ou un bureau fédéral (FAC), le bureau fédéral (CGT), bureau national à la CFTC puis CFDT de 1960 à 1970), ou le secrétariat fédéral (FAC) et son secrétaire général constituaient l’étage suprême des fédérations, regroupant en principe les permanents nationaux et émanant d’une commission administrative (CFTC, CGT) nommée par les Unions, qui fut transformée à la CGT en commission exécutive élue par le congrès.
Émanant du congrès, sorte de large parlement représentatif, le conseil national ou fédéral (CGT, CFTC, FO), réuni deux fois par an en général, avait pour vocation d’un congrès à l’autre de contrôler les grandes orientations du bureau fédéral.

Tous les deux ou trois ans, la tenue du congrès fédéral, devancé autrefois par les congrès des fortes unions, constituait un moment fort de la vie syndicale. C’est là que s’affirmaient les éventuelles tendances, qu’en résultaient l’approbation ou non du rapport moral de l’équipe dirigeante sortante, celle des comptes financiers présentés par le trésorier, l’élection ou le renouvellement de nouvelles instances fédérales, dont en dernier lieu, le secrétariat général, chargés de mettre en œuvre la nouvelle orientation syndicale à venir jusqu’au prochain congrès. Chaque syndicat participait aux débats et aux votes, disposant d’un nombre de voix calculé en fonction de ses effectifs à jour, souvent dégressif.

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