BRUNEL Germaine, épouse CHABANAL

Par R. Pierre

Né à Charmes-sur-Rhône (Ardèche) le 20 mai 1918, demeurant à Beauchastel, canton de La Voulte (Ardèche) ; mariée à Henri Chabanal, mère de quatre enfants ; ouvrière en soie, militante syndicaliste.

Fille d’un ouvrier agricole, Germaine Brunel dut abandonner l’école après avoir obtenu son Certificat d’études. En 1930, à l’âge de douze ans, elle commença à travailler à la Générale Textile de la Voulte, l’une des usines les plus importantes et les plus modernes de l’Ardèche appartenant au groupe Gillet. Désignée comme secrétaire du syndicat CGT constitué lors des mouvements de 1936, elle dirigea, en août et septembre, deux grèves successives, dont l’une dura quatre semaines, avec occupation de l’usine. Elle fut déléguée par l’Union interdépartementale des syndicats à la commission de conciliation de l’Ardèche.

Germaine Brunel avait alors dix-huit ans. Sans s’engager politiquement, elle collabora de 1936 à 1939 à La Volonté socialiste et à l’hebdomadaire communiste La Voix populaire auxquels elle donna des articles sur la vie syndicale, l’action dans le textile, l’union dans la lutte pour la paix. Elle participa à la création d’un syndicat d’ouvriers agricoles à Beauchastel, et à l’accueil des enfants espagnols réfugiés.

Licenciée de la Générale Textile en 1939, elle fut engagée comme dactylo au bureau des Ponts et Chaussées de La Voulte, puis admise sur concours comme employée de bureau à la Cartoucherie nationale de Bourg-les-Valence. Elle fut révoquée de cet emploi au début de 1940 sur l’intervention du préfet de la Drôme ; après l’échec de longues démarches en vue de sa réintégration, elle dut quitter la région pour obtenir du travail au service régional des assurances, à Lyon, où elle demeura jusqu’à son mariage, en décembre 1942 avec Henri Chabanal, alors employé des Ponts et Chaussées à La Voulte. Son mari prit le maquis en 1943 et fut l’année suivante arrêté par la Gestapo. La jeune femme, partout fichée, se trouva dans l’impossibilité de retrouver du travail. Marquée par toutes ces épreuves, et bientôt chargée de famille, Germaine Brunel ne put par la suite reprendre ses activités militantes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article102823, notice BRUNEL Germaine, épouse CHABANAL par R. Pierre, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 3 novembre 2010.

Par R. Pierre

SOURCES : Arch. Dép. Ardèche, 10 M 221. — La Voix populaire. — La Volonté socialiste, 1936-1939. — Lettre de Madame Germaine Chabanal. — R. Pierre, La Drôme et l’Ardèche entre deux guerres, éd. Notre Temps, Valence, 1977, p. 180.

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