AUGUSTIN Élie [Jean-Marie dit]

Par René Lemarquis, Claude Pennetier

Né le 16 septembre 1899 à Pampelonne (Tarn), mort en déportation à Bossuet (Algérie) le 17 septembre 1941 ; ouvrier puis employé de commerce ; secrétaire du rayon communiste d’Albi (Tarn).

Fils de petits cultivateurs de Pampelonne, Élie Augustin signalait que sa mère, « catholique croyante », n’aimait « pas les riches propriétaires ». Son père était socialiste. Élie Augustin obtint son certificat d’études primaires à l’âge de treize ans puis reprit, adulte, ses études en suivant un cours par correspondance de l’École universelle. Il travailla dès l’âge de onze ans, étant loué pour garder le bétail en été, puis pendant toute l’année, jusqu’à treize ans.

Il partit au régiment en avril 1918 et servit dans l’infanterie comme caporal, jusqu’en avril 1921. À son retour, il travailla comme manœuvre au barrage de Pampelonne-sur-le-Viaux d’avril 1921 au 1er juillet 1922 puis fut embauché comme aide-mécano et secrétaire d’atelier et de l’entretien à l’usine de la Viscose (soie artificielle) d’Albi (Tarn) d’où il fut renvoyé pour action militante en juin 1930. Il fut alors employé de commerce dans un magasin de confection de vêtements de travail à Albi. Il épousa dans cette ville le 10 octobre 1922 Rosa Crozes, femme de ménage, fille de petits viticulteurs d’Octon (Hérault). Le couple eut une fille en 1924.

Élie Augustin avait participé dès 1924 à des grèves de La Viscose. Il adhéra au Parti communiste le 1er janvier 1925, « attiré par son action de la défense des opprimés du régime capitaliste et (...] pour sa lutte contre la guerre du Maroc ». Membre de la cellule d’Albi, il milita avec Raymond Semat et Edmond Ginestet. Il fut successivement trésorier en 1926, réélu en 1932, du rayon d’Albi alors dirigé par Marcel Raynal, puis secrétaire en 1935, enfin secrétaire régional du Tarn pendant un an, poste qu’il dut abandonner pour « raison de fatigue ». Il disait être de caractère impulsif.

Élie Augustin déclarait avoir accompli, alors qu’il travaillait à la Viscose, « une mission spéciale du parti » (souligné deux fois dans son autobiographie de 1938). Il fut délégué à la conférence nationale du PC en 1930, à la Bellevilloise. Membre du bureau régional en 1938, il y était délégué à la propagande et avait le responsabilité de la section de Carmaux. Il avait créé la section départementale du SRI dont il fut secrétaire et trésorier.

Le Parti communiste le présenta aux élections législatives de mai 1932 dans la 1re circonscription d’Albi. À nouveau candidat en avril 1936, il recueillit 974 voix (18 735 inscrits, 5,2 %) contre 5 098 au socialiste Malroux Augustin qui fut élu au second tour. Pendant la campagne, le journal régional du Parti socialiste de France, Le Progrès de l’Aveyron, rendit hommage à son calme et à sa courtoisie (5 avril 1936). Augustin fut également candidat aux élections du conseil général d’octobre 1934 dans le canton d’Albi.

Élie Augustin fut d’abord syndiqué à la Fédération unitaire des Métaux et la membre de la CE et du bureau de la 24e Union régionale unitaire puis il adhéra au syndicat des employés de commerce d’Albi dont il était, en 1938, membre du conseil syndical et de la commission paritaire. Il était par ailleurs trésorier du Comité local du Front populaire d’Albi. Sa fille était, en juillet 1938, trésorière du groupe d’Albi de l’UJFF.

Arrêté au début de la Seconde Guerre mondiale, il connut le camp d’internement de Saint-Sulpice (Tarn) avant d’être déporté en Afrique du Nord où il mourut.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article10479, notice AUGUSTIN Élie [Jean-Marie dit] par René Lemarquis, Claude Pennetier, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 8 octobre 2018.

Par René Lemarquis, Claude Pennetier

Clichés Bruno Devillers

SOURCES : RGASPI, 495 270 3234, autobiographie du 15 juillet 1938, classé A. — Arch. Nat. F7/13107, F7/13130. — Le Cri des Travailleurs, 13 mai 1946. — La Voix des Travailleurs, 1926-1934. — Le Progrès de l’Aveyron, 5 avril 1936. — Notice du DBMOF par Jean Maitron et Claude Pennetier. — Etat civil.

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