DARDILL

C’est un des rares noms de militants syndicalistes de la « Maison Viollet » à Thuir (Pyrénées-Orientales) qui nous soient parvenus. La « maison Viollet », importante cave où étaient (et sont toujours aujourd’hui (1983) après l’absorption de l’entreprise Viollet par le groupe CDC) conditionnés des vins et des apéritifs (dont le Byhrr) parmi les plus renommés de la plaine roussillonnaise, était une des plus importantes entreprises des Pyrénées-Orientales. Son patron, Simon Viollet, un radical, n’admettait guère qu’un syndicat contestât son autorité. Pourtant, en 1920, la vague de syndicalisation avait permis la création, momentanée, d’un puissant syndicat chez Viollet. Ce syndicat qui prit 1 485 timbres à la trésorerie de l’UD en 1920, se plaçait cette année-là au sixième rang (à égalité avec le syndicat des ouvriers espadrilleurs, trépointeurs et tisseurs de Saint-Laurent-de-Cerdans) des syndicats adhérant à la CGT dans les Pyrénées-Orientales. Dardill représenta le syndicat des employés de la maison Viollet au VIIe congrès de l’UD des syndicats ouvriers des Pyrénées-Orientales (Bourse du Travail de Perpignan, 5 septembre 1920). Dans l’intervention qu’il fit lors de ce congrès, il se déclara partisan de l’augmentation des cotisations syndicales car, disait-il « l’argent est la force du syndicat ».

Quelques mois plus tard, un mouvement de grève ayant échoué chez Viollet, le syndicat se désagrégea et ses principaux adhérents furent licenciés. Simon Viollet eut alors toute latitude de mettre en œuvre sa politique « sociale » qui procurait à son personnel la sécurité de l’emploi et des salaires plus élevés que ceux des autres entreprises de la région mais lui interdisait en contrepartie de créer une organisation syndicale.