DROUART Ernestine

Par Claude Geslin

Née vers 1876 ; secrétaire ; militante du syndicalisme chrétien.

Originaire du Morbihan, aînée de neuf enfants, Ernestine Drouart vint à Nantes (Loire-Inférieure) en 1911 après un séjour de trois ans en Angleterre et de cinq ans en Pologne. Elle occupa un poste de secrétaire interprète aux Chantiers de Bretagne.

Dès l’année suivante, elle adhéra au jeune syndicat chrétien des Dames employées dont elle devint membre du conseil en 1913. En 1919, elle fut déléguée à Paris au congrès de constitution de la CFTC. À son retour, elle redoubla d’efforts avec le petit groupe de militants tenaces et dévoués qui l’entouraient, pour le développement des syndicats chrétiens à Nantes et dans la région. Secrétaire, puis présidente de son syndicat, elle fut aussi secrétaire adjoint en 1921, secrétaire en 1922 et secrétaire général en 1922-1923 de l’Union départementale CFTC de Loire-Inférieure. Elle était encore secrétaire de l’Union régionale de l’Ouest CFTC en 1923-1924 et vice-présidente de la même UR de 1925 à 1939. Elle prenait une part active aux congrès départementaux, régionaux et nationaux.

Membre de la commission départementale du travail en 1930, elle suivait assidûment les réunions et fut déléguée et chargée de rapports à plusieurs congrès nationaux des commissions départementales du travail.

Dès 1920, après un séjour de quatre ans à la Franco-anglaise de Charbons où elle exerçait les mêmes fonctions que pendant les quatre années précédentes aux Chantiers de Bretagne, elle quitta son emploi professionnel afin de pouvoir se dévouer plus librement et plus intimement aux syndicats. Pour vivre, elle ouvrit des cours professionnels postscolaires qui obtinrent un grand succès. Elle préparait ses élèves aux CAP de sténodactylo, comptabilité, enseignement ménager, secrétaire, vendeuse. Encouragée par le succès, elle fonda en 1931 des cours de jour et en 1936 des cours professionnels préparant au BAP de secrétariat et de comptabilité.

Elle assurait elle-même la plupart de tous ces cours. Elle fut aussi une grande mutualiste. Elle adhéra en 1911 à la Société de secours mutuels « l’Espérance ». Membre du conseil d’administration en 1912, elle devint secrétaire en 1913 et resta à ce poste pendant vingt ans. C’est son état de santé qui l’obligea à donner sa démission. Elle fut membre du conseil de l’Union départementale de la Mutualité et de l’Union générale de 1915 à 1934. Bretonne d’origine et de cœur, elle faisait partie du Cercle celtique. Elle adhérait aussi aux « Amis de la Pologne » et à la « Société de Géographie ». En 1939, elle diminua ses activités qu’elle abandonna après les deux bombardements de Nantes en septembre 1943.

Elle resta cependant présidente d’honneur de l’Union départementale CFTC après la Libération. Chevalier de la Légion d’honneur en septembre 1953, elle mourut quelques années plus tard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article110735, notice DROUART Ernestine par Claude Geslin, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Claude Geslin

SOURCES : Le Messager syndical, 1923-1932. — L’Hermine, 1928. — La Voix des Travailleurs, 1933-1934. — Archives UD-CFDT de Loire-Atlantique.

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