DUMORTIER François

Par Yves Le Maner

Militant communiste du Nord.

(photos archives Liberté/BiMoi). Elle aurait été prise en mars 1920. Il s’agit de "la première équipe du journal Le Prolétaire". De gauche à droite : Emile Mayer, Florimond Bonte, François Dumortier et Jean Dewoldre. Clotaire Delourme figure au centre, assis au premier plan.

Ouvrier d’Hellemmes, François Dumortier fut l’un des militants du Nord (avec Bonte, Clotaire Delourme, Descamps et De Muynck) qui signèrent la « Résolution d’adhésion à la IIIe Internationale » parue dans le Bulletin Communiste du 4 novembre 1920. Délégué du Nord au congrès de Tours, il se prononça évidemment en faveur de la motion Cachin*-Frossard*, émanant directement de la « Résolution » de novembre. Pionnier des CSR dans la région lilloise, il mena dans le journal communiste, Le Prolétaire dont il avait été l’un des fondateurs en 1920 avec Bonte et Delourme, une intense campagne en faveur de l’adhésion de la CGT à l’Internationale syndicale rouge. Cependant il insistait sur la nécessité pour le PC de respecter l’autonomie des syndicats, conformément aux principes de la Charte d’Amiens, ce qui était contraire aux 9e et 10e conditions figurant dans les « 21 conditions » édictées par le IIe congrès de l’IC tenu à Moscou en 1921. Dans un article intitulé « Pour la liaison des forces révolutionnaires » paru dans Le Prolétaire du 13 août 1921, Dumortier précisait : « ... notre Parti ne vise pas à la suprématie du mouvement ouvrier. Il ne veut pas éliminer les syndicats révolutionnaires. Il n’a qu’un grand désir : instruit par les événements et tenant compte de la situation révolutionnaire actuelle, coopérer harmonieusement, fraternellement avec le syndicalisme révolutionnaire [...] L’autonomie syndicale était et sera toujours respectée par notre Parti [...] le Parti communiste clame bien haut qu’il n’a pas la pensée d’assujettir le syndicalisme... » Possédant de solides bases théoriques (fait rare parmi les militants du PC naissant), il participa au débat sur le « Front unique » en 1922. Opposé au Front unique sur le terrain électoral, il était favorable à un « véritable front unique du prolétariat pour la révolution » (Le Prolétaire, 19 août 1922) ; il déclarait, dans le numéro du 23 septembre : « Le Front unique sauvera le prolétariat et fera croître la force de l’IC » et estimait, pour ce faire, qu’il fallait « ... aller aux masses... ». Après 1922, il semblerait qu’il ait quitté la région Nord de la France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article111372, notice DUMORTIER François par Yves Le Maner, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 22 septembre 2020.

Par Yves Le Maner

Clotaire Delourme figure au centre, assis au premier plan. ">
(photos archives Liberté/BiMoi). Elle aurait été prise en mars 1920. Il s’agit de "la première équipe du journal Le Prolétaire". De gauche à droite : Emile Mayer, Florimond Bonte, François Dumortier et Jean Dewoldre. Clotaire Delourme figure au centre, assis au premier plan.

SOURCES : Bulletin communiste, 4 novembre 1920. — Le Prolétaire, années 1921 et 1922. — M. Cointepas, Le Débat sur le front unique dans la Fédération du Nord du PC (SFIC), 1921-1923, Mémoire de Maîtrise, Paris I, 1975. — Fl. Bonte Cahiers de l’Institut Maurice Thorez, n° 19, 3e trim. 1970, pp. 105-111. — Le Congrès de Tours, édition critique, op. cit.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable