FAURE Albert, Ulysse, Xavier, Marie

Par R. Pierre

Né à Châteauneuf-de-Bordette (Drôme), le 14 janvier 1887 ; mort le 4 octobre 1966 ; marié ; petit commerçant (papetier), à Bourg-lès-Valence (Drôme), militant communiste, exclu du Parti en 1938.

D’origine paysanne, Albert Faure reçut une bonne instruction primaire et travailla la terre dans son village natal, proche de Nyons (Drôme) jusqu’à son départ pour le service militaire ; il vint ensuite s’embaucher à Valence comme employé de commerce, s’y maria et s’installa à Bourg-lès-Valence où il tint un petit commerce de papeterie. Mobilisé pendant toute la durée de la guerre, il fut longtemps sympathisant au Parti communiste avant d’y adhérer après 1928. Il devint le 19 janvier 1934 secrétaire du rayon de Valence et fut candidat aux élections cantonales de 1934. Délégué régional de la Confédération générale du petit commerce et membre du bureau régional du Parti communiste, il participa activement à la propagande en faveur du Front populaire et, en 1936, il assura pendant quelques mois le secrétariat de la région communiste Drôme-Ardèche. Candidat aux élections législatives dans la circonscription de Valence où le député socialiste sortant Jules Moch* et le maire radical Pécherot se livraient un âpre duel, Faure s’y trouva en position difficile, obtenant 1 000 voix sur 21 487 suffrages exprimés, et ne gagnant que 298 voix par rapport à 1932, alors que dans l’ensemble des trois autres circonscriptions, le nombre des suffrages communistes avait plus que quadruplé.

L’exclusion d’Albert Faure, prononcée par le comité général et les secrétaires de section réunis fut rendue publique par un communiqué dans La Voix Populaire, le 28 octobre 1938 : « A mené dans la région une ignominieuse campagne de calomnies contre des militants responsables du Parti, s’est livré à un travail de désagrégation du Parti et de sabotage de son activité. »

Cette exclusion ne paraît pas avoir été motivée par des divergences politiques. Faure désirait, lors des élections cantonales d’octobre 1937, poser sa candidature au conseil général dans le canton de Rémuzat, où il aurait été l’adversaire du conseiller socialiste sortant, René Brunet* , alors sous-secrétaire d’État aux Finances ; mais la direction fédérale ne fut pas d’accord et lui proposa d’être candidat au conseil d’arrondissement à Valence où il était alors l’un des militants les plus en vue. Il refusa cette candidature et fut remplacé par le cheminot Lucien Mazelier. À la suite de cet incident, le frère de Faure, Charles, agriculteur à Châteauneuf-de-Bordette, et candidat du parti pour le canton de Nyons, retira sa propre candidature.

Albert Faure fit alors campagne à l’intérieur et à l’extérieur du parti, contre les dirigeants de la Fédération et en particulier contre Charles Doucet*. Après une année de discussions, la persistance d’attaques considérées comme calomnieuses provoqua son exclusion.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article112780, notice FAURE Albert, Ulysse, Xavier, Marie par R. Pierre, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par R. Pierre

SOURCES : Arch. Dép. Drôme, 3 M, M 90, 35 M 56. — Le Travailleur Alpin, 1928-1936. — La Voix Populaire, 1936-1938 (portrait, n° spécial, avril 1936). — Communication de M. Michel.

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