FRIGIOTTI-BOULOC Josette

Fille cadette d’André Bouloc, Josette Frigiotti naquit le 20 août 1924 à Millau (Aveyron). Élevée dans un milieu politique socialiste (SFIO), elle prit très jeune conscience des injustices sociales. En 1943, elle entra dans les PTT comme agent de liaison dans la Résistance, au sein de laquelle ses parents « travaillaient » déjà activement. Après la Libération, elle publia ses premiers livres qui reçurent éloges et encouragements de nombreux spécialistes dans l’étude du mouvement ouvrier.

Divorcée, mère de quatre enfants, Josette Frigiotti mena toujours de front ses tâches familiales et ses activités littéraires et poétiques. Membre de la Société des Gens de Lettres depuis de longues années, elle a déjà publié dix ouvrages en 1985.

André, Louis Bouloc, son père est né le 30 novembre 1897 à Saint-Affrique (Aveyron) ; il mourut le 30 décembre 1966. Durant la Première Guerre mondiale, après l’hécatombe des deux premières années, il fut mobilisé en 1916. « Formé » en quelques jours, il monta au front : il n’avait pas encore vingt ans. Il fut blessé grièvement au « Chemin des Dames » par trois éclats d’obus et laissé pour mort. Sa jeunesse aidant, il guérit et retourna au front d’où il revint fortement gazé. La guerre terminée, il se maria avec Léa, Paule Lafon dont il eut trois enfants.

Ouvrier gantier, André Bouloc adhéra au Parti socialiste SFIO et, durant vingt-cinq ans, fut secrétaire de la section de Millau. De la grande grève de 1934 qui dura cinq mois et demi, il fut un dirigeant actif. Puis ce fut à nouveau la guerre. Dès 1940, antipétainiste convaincu, il chercha des « contacts » avec la Résistance. Il est probable que dès cette date, il rencontra Roger Chapelle, employé des PTT, socialiste lui aussi. L’activité de Roger Chapelle, comme celle d’André Bouloc, fut intense et ils recevaient des messages de la radio de Londres lorsqu’un parachutage d’armes était prévu sur le plateau du Larzac qui domine Millau. A. Bouloc fournit, avec l’aide de René Cazottes, jeune ouvrier électricien préposé au commissariat de Millau, de très nombreuses cartes d’identité à des Résistants ou à des Juifs. La famille Bouloc offrit le gîte et le couvert pour une nuit ou deux à ceux que la Gestapo pourchassait et leur maison, située 17, rue du Champ-du-Prieur à Millau servit maintes fois de « cache » pendant la durée de l’Occupation. À la Libération, A. Bouloc fut décoré de la Médaille de la Résistance.

Le 28 décembre 1962, Madame Bouloc, femme d’André, mourut d’un cancer. Quatre années plus tard, presque jour pour jour, André Bouloc disparaissait à son tour, âgé de 69 ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article114288, notice FRIGIOTTI-BOULOC Josette , version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

SOURCE : Témoignage de Josette Frigiotti-Bouloc.

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