LEMESLE Henri, Antoine

Par Jacques Girault

Né le 13 juin 1908 au Tréport (Seine-Inférieure), il était fils d’un artisan peintre en bâtiment mort en 1914 d’une maladie professionnelle. Sa mère, avec deux jeunes enfants, s’engagea pour la durée de la guerre dans la réparation des sacs à terre à Mantes (Seine-et-Oise). Lemesle qui avait reçu les premiers sacrements catholiques, resta au Tréport avec sa grand-mère. Après avoir fréquenté l’école primaire supérieure de Dieppe comme boursier, il entra à l’École normale d’instituteurs de Rouen (Seine-Inférieure) en 1923 pour en sortir en 1926. Instituteur à Notre-Dame-de-Bondeville, il effectua ensuite son service militaire à l’école de Saint-Maixent, puis après six mois, dans un régiment d’infanterie à Rouen, comme sous-lieutenant. Il participa à la fondation de l’Association des officiers de réserve républicains dans le département.

Lemesle exerça comme instituteur à Sotteville-lès-Rouen, puis fut détaché au collège d’Eu en 1929 où il enseigna la comptabilité. Nommé à l’école primaire du Tréport, chargé des cours du soir en comptabilité, il fut affecté à partir de 1936, dès son ouverture, au cours complémentaire commercial. Marié religieusement à Varangeville-sur-Mer (Seine-Inférieure) en décembre 1931, avec une institutrice, il eut trois enfants qui ne furent pas baptisés.

Membre du Syndicat national des instituteurs, lecteur de l’École émancipée pendant un an (service gratuit), abonné à la Révolution prolétarienne pendant deux ans, trésorier, puis secrétaire de la section cantonale du Syndicat national des instituteurs, Lemesle devint membre du conseil syndical de la section départementale en 1939. Mais la mobilisation l’empêcha de siéger. Gréviste le 30 novembre 1938, il fut, comme son épouse, sanctionné d’une suspension de dix journées de traitement.

Membre des Jeunesses laïques et républicaines dès 1926, Lemesle participa à la campagne victorieuse d’André Marie contre le maire de droite de Rouen aux élections législatives de 1928. Membre du Parti socialiste SFIO à sa création en 1934 au Tréport, il devint franc-maçon la même année (Grand Orient de France). Il participa activement au Tréport à l’organisation de la solidarité avec l’Espagne républicaine (accueil des réfugiés notamment).

Mobilisé à Rouen, en août 1939, comme lieutenant dans l’infanterie, Lemesle, fait prisonnier le 17 juin 1940 en Côte-d’Or, fut transféré en Allemagne dans différents oflags et, au début de février 1945, à la forteresse de Königstein d’où il fut libéré le 9 mars 1945. Résistant (Armée secrète), il devait participer au regroupement des enseignants prisonniers résistants dans le mouvement « Liberté ».

Après guerre, Lemesle fonda, au Tréport, l’association des Anciens combattants et prisonniers de guerre qu’il présida. Nommé instituteur à Saint-Pierre-les-Elbeuf, secrétaire local du SNI, il redevint, en 1946, membre du conseil syndical (secrétaire aux affaires corporatives et pédagogiques), puis fut élu comme membre des commissions paritaires (personnel et technique). Nommé à Rouen en 1950, secrétaire du groupe syndical local, il mena, en 1953, contre l’avis de la section départementale du SNI, une action de grève intersyndicale avec les fonctionnaires et les employés communaux pour le rétablissement de l’indemnité spéciale attribuée aux salariés des villes sinistrées.

Henri Lemesle participa à la naissance et au développement de la section départementale de la MGEN. Élu au titre de mutualiste à la Caisse de sécurité sociale d’Elbeuf, il devint en 1950 trésorier de la section départementale de la MGEN, de la mutuelle Accidents-élèves, de l’Union mutualiste départementale. Il était en même temps secrétaire du comité départemental de coordination de la Mutualité.

Instituteur détaché de la Fédération départementale des œuvres laïques à partir de 1955, Lemesle en assura le secrétariat général jusqu’en 1959. Nommé délégué rectoral au lycée technique de Sotteville, il abandonna alors ses différentes fonctions syndicales, puis ses responsabilités mutualistes en 1961 et se consacra à la Franc-maçonnerie. En 1963, élu Vénérable de la loge rouennaise « Constance, Persévérance, Vérité », il le demeura jusqu’en 1971. Il fut élu au conseil de l’ordre du Grand Orient de France (1972-1975) et occupa la responsabilité de Grand trésorier.

Lemesle milita au Parti socialiste autonome à partir de 1958, puis au Parti socialiste unifié jusqu’en 1964.

Toujours syndiqué, Lemesle faisait partie en 1986 du conseil d’administration de la section départementale de la Fédération générale des retraités civils et militaires. Délégué départemental de l’Éducation nationale pour un secteur de Rouen, membre du comité de prévoyance des Coopérateurs de Normandie après avoir présidé la section de Rouen, rive gauche, il était commissaire aux comptes de la section de Rouen des retraités de la MGEN et de l’association des anciens élèves de l’École normale d’instituteurs.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117701, notice LEMESLE Henri, Antoine par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Jacques Girault

SOURCES : Presse syndicale. — Renseignements communiqués par l’intéressé.

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