LUCCHINI Albert

Par Antoine Olivesi

Né et mort à Marseille (Bouches-du-Rhône) : 10 juillet 1899 - 17 janvier 1972 ; agent comptable au bureau de bienfaisance de Marseille ; militant socialiste ; conseiller général et député des Bouches-du-Rhône.

Issu d’une famille modeste, Albert Lucchini fit des études primaires supérieures à l’école Pierre-Puget à Marseille. Après avoir fait une partie de la Première Guerre mondiale, il entra, en 1925, comme agent comptable au bureau de bienfaisance de Marseille. Il milita à la même époque dans les milieux laïques et syndicaux, représentant, notamment, les syndicats ouvriers au comité départemental de l’enseignement technique. Il fut également délégué au comité de l’orientation professionnelle.

Lucchini milita à la SFIO dans la 12e section correspondant aux banlieues semi-rurales du nord-est de Marseille et il en devint le secrétaire. En 1928, il fut secrétaire général du comité Pujès, candidat SFIO dans le 12e canton au conseil général contre le socialiste dissident Élisée Petit*, conseiller sortant et soutint, avec les autres socialistes, le républicain-socialiste Raoul Pollak qui fut élu au second tour. En 1932, il participa à la campagne électorale dans la 6e circonscription, pour les élections législatives, en faveur de Rémy Roux*, député socialiste sortant. Au congrès fédéral SFIO d’Arles, le 26 février 1933, il fut élu trésorier général adjoint de la Fédération départementale et, au congrès fédéral extraordinaire d’Aix, le 9 avril, délégué au congrès national du parti à Avignon.

En 1934, Albert Lucchini participa à de nombreuses réunions de propagande, puis, au mois d’octobre, désigné comme candidat SFIO au conseil général, dans le 12e canton fut élu contre Pollak, devenu entre temps membre du Parti socialiste français. Ce succès détermina son parti à le présenter comme candidat aux élections législatives dans la 6e circonscription qui englobait son canton. Il obtint au premier tour, le 26 avril, 6 300 voix sur 25 298 inscrits, et fut élu au second, battant le député sortant modéré Marius Boyer, avec 11 555 voix contre 8 977, grâce au désistement du communiste David Peyrot*, ramenant ainsi à la SFIO le siège perdu en 1932.

A la Chambre des députés, Albert Lucchini fut membre de la commission de la Marine marchande et des Travaux publics. Il intervint dans les travaux et les débats concernant la protection sociale, les allocations aux familles nombreuses, aux femmes en couches, l’assistance aux vieillards et aux chômeurs âgés. Il participa également au débat sur un projet de loi relatif à un plan de grands travaux destinés à résorber le chômage. Il déposa une proposition de loi tendant à transformer l’École pratique d’industrie de garçons de Marseille en école nationale professionnelle. En 1938, il promit au Félibrige d’intervenir à la Chambre en faveur du provençal.

Au conseil général, son rôle fut également important et un rapport de janvier 1938 le présente comme un élu "intelligent et actif, possédant une grande influence et une situation solide dans son canton, ayant des rapports fréquents et courtois avec l’administration". Il fut vice-président du conseil en 1937-1938.

Le 10 juillet 1940, Albert Lucchini vota, à Vichy, la délégation des pouvoirs au maréchal Pétain.

Il se retira ensuite de la vie politique et reprit ses fonctions au bureau de bienfaisance "où son dévouement et son extrême urbanité lui valurent l’estime de tous" (le Provençal, 20 janvier 1972). Il géra un peu plus tard un hôtel à Marseille. Victime d’un infarctus en 1971, il mourut l’année suivante dans sa ville natale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article119119, notice LUCCHINI Albert par Antoine Olivesi, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Antoine Olivesi

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, II M/60 et 61 ; III M/54 et 56 (rapport cité) ; VM2/282. — Le Petit Provençal, 1928-1936 et 20 janvier 1972 (nécrologie et photo). — Dictionnaire des parlementaires français, op. cit. — R. Jouveau, Histoire du Félibrige, 1914-1941. — Renseignements communiqués par Léon Baudou.

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