MAGAIL Albin, Joseph

Par Louis Botella

Né le 10 juillet 1906 à Bagnols-en-Forêt (Var), mort le 28 juin 2005 à Paris (XIIe arr.) ; agent de maîtrise à la Compagnie internationale des Wagons-Lits ; collaborateur de Syndicats (1936-1945) ; secrétaire général de l’Union FO des wagons-Lits (1948-1966).

Fils d’un cultivateur et d’une bouchonnière, Albin Magail fut adopté comme pupille de la Nation en 1920. Marié à Paris en 1935 avec Jeanne Le Moal, père de trois enfants (dont un fils, Jean, fut cheminot), il devint agent de maîtrise à la CIWLT.

Socialiste SFIO, il fut secrétaire général du syndicat du personnel des Wagons-Lits CGT de 1935 à 1945. De 1939 à 1945, il avait été trésorier de l’Union des Syndicats CGT de la région parisienne.

Albin Magail fut en outre membre consultatif de l’Union Internationale des Travailleurs de l’Hôtellerie et secrétaire du Comité international des syndicats libres des travailleurs des wagons-Lits.

Gréviste du 2 au 8 juin 1936, Gréviste du 2 au 8 juin 1936, il était à la tête de la contestation et il finit par obtenir la convention collective dont tous les salariés ont bénéficié. Il déploya une activité syndicale auprès de toutes les catégories de personnel.

Il avait alors également obtenu la réalisation et la signature de conventions collectives en faveur du personnel et des cadres d’Afrique du Nord et d’Afrique Noire.

Il signait dans le « Réveil des Wagons-lits » de juin 1936 (organe mensuel du syndicat du personnel Wagons-lits) la déclaration faisant suite aux grèves de juin 1936 : « Nous sommes sortis victorieux de ce mouvement. Notre syndicat a recruté plus de 4.000 nouveaux adhérents, nos sections techniques se sont considérablement renforcées, ainsi les forces combatives de nos militants deviennent dix fois plus conséquentes. Au lendemain d’une telle bataille, nous ne pouvons que nous réjouir de nous trouver non pas essoufflés ou usés par cette grève, mais, au contraire, plus forts, plus robustes qu’au départ et, par cela même, plus décidés dans l’action à mener … »

De 1936 à 1945, Albin Magail fut lié au travail de l’équipe dirigeante de l’hebdomadaire Syndicats, au début publication d’une tendance de la CGT, René Belin et Raymond Froideval.

En 1942, il fut nommé par le gouvernement de Vichy conseiller municipal de paris et maire du 19e arrondissement, fonction qu’il conserva jusqu’en 1944.

Après la Seconde Guerre mondiale, Albin Magail obtint du ministre de la défense le « diplôme de passeur bénévole » pour l’aide qu’il avait apportée à ceux qui voulaient passer la ligne de démarcation entre zone occupée et zone libre. Dans un courrier adressé, le 22 octobre 2005, à la Fédération FO des cheminots, Jean Magail, un de ses enfants, rappelle qu’ « il [son père] a, au cours de la guerre fait passer en zone libre des prisonniers W.L. (Wagons-lits) évadés, des collègues juifs. Il s’est occupé avec tous les collègues du syndicat des épouses de prisonniers, des enfants en organisant des colonies de vacances, en distribuant des colis de nourriture en cette période très difficile… »

Dans sa séance du 13 octobre 1944, la Commission nationale de reconstitution des organisations syndicales des travailleurs, à laquelle appartint Gérard Ouradou, un des futurs dirigeants de la Fédération FO des cheminots, exclut « à vie de toutes les organisations syndicales » Albin Magail pour propagande en faveur de la Charte du Travail.

Il fut élu par la suite secrétaire général du syndicat FO des Travailleurs des Wagons-Lits, qui se transforma plus tard, en une union ; Il assuma cette fonction de 1948 à 1966. Dans la correspondance précitée, Jean Magail indique que la création de Force Ouvrière aux Wagons-Lits s’est faite " à la maison avec, entre autres, Ruffin, Doubre, Badet, Maris, Facquelin, Jambresic… ".

En 1958, il réussit à obtenir l’affiliation du personnel des Wagons Lits à la Carcept (Caisse autonome de retraites et de prévoyance du personnel des transports) avant même l’obligation légale.

Malgré des relations difficiles, au début, avec les dirigeants de la Fédération FO des cheminots, notamment Fernand Laurent et Robert Degris, Albin Magail resta membre de son syndicat jusqu’à son décès.

Selon Jean Magail, son père fut promu officier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur (sa décoration lui a été remise en 1974 par Valery Giscard d’Estaing, président de la République) et officier dans l’Ordre National du Mérite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article119380, notice MAGAIL Albin, Joseph par Louis Botella, version mise en ligne le 1er août 2016, dernière modification le 1er août 2016.

Par Louis Botella

SOURCES : Arch. de la Fédération FO des cheminots. – Le Rail Syndicaliste, 1963, octobre 2005. — Conseillers municipaux et généraux, 1871-1956, Hôtel de Ville, 1956. — DBMOF, tome 35, p.148. — Notes d’Albin Magail et de Henri Dubief. — Notes de Jean-Marc Staub et de Pierre Vincent. — Lettre de Jean Magail en date du 22 octobre 2005. – État civil.

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