MAGOT Gaston

Par Jacques Omnès

Né et mort à Cahors (Lot) : 7 mars 1902-30 janvier 1974 ; postier ; secrétaire adjoint de l’Union départementale CGT de la Mayenne de 1936 à 1939 et à la Libération ; militant du Parti communiste ; résistant.

Ouvrier des PTT à Cahors (Lot), Gaston Magot était en 1932 secrétaire de l’Union locale unitaire et trésorier du rayon de Cahors groupant quatre cellules (voir Victor Lafage). Le Parti communiste le présenta aux élections législatives du 1er mai 1932 dans la circonscription de Figeac où il obtint 483 voix (2,5 % des inscrits). L’année suivante, il dirigea le comité de lutte contre la guerre du Lot.

Magot fit partie de 1929 à 1932 du bureau de la Fédération postale unitaire (CGTU) et fut secrétaire de la Région parisienne. En 1934, il était conducteur de chantier dans la Haute-Vienne. L’année suivante, il fut nommé conducteur de travaux du service des lignes des PTT à Laval (Mayenne). Il joua très vite un rôle politique de premier plan dans le département, mais il se consacra surtout à l’activité syndicale.

Ainsi, le 19 janvier 1936, il fut élu secrétaire adjoint de l’Union départementale CGT réunifiée. Il s’opposa à une proposition du syndicat des instituteurs tendant à décider la non-rééligibilité immédiate des responsables de l’UD. Il fut désigné comme délégué au congrès de réunification de Toulouse.

Il prit une part active au mouvement gréviste de mai-juin 1936, qui resta cependant relativement limité dans le département. Il s’employa par contre, avec succès, à faire naître de nouveaux syndicats, parfois éphémères, surtout à la suite de la signature des accords Matignon.

En 1937, il proposa aux socialistes mayennais la création d’un journal commun aux organisations du Front populaire. C’est ainsi que les Nouvelles Mayennaises, dont Gaston Magot fut initialement le directeur politique, virent le jour. Il était secrétaire du comité de Front populaire du département de la Mayenne.

Au début de septembre 1939, il fut mobilisé au 5e génie à Versailles et affecté à l’atelier central en tant qu’électricien. A la mi-décembre, il fut placé en affectation spéciale à Laval en sa qualité de conducteur de travaux, à la demande de l’administration des PTT. Il fut ensuite affecté dans l’infanterie, à Mamers (Sarthe), puis invité à rendre ses armes et transféré au camp d’Athis (Orne). Après avoir transité dans divers camps, il fut finalement interné à Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Après son évasion, le 23 mars 1943, il rejoignit les maquis de Corrèze.

Il participa à la création du comité départemental de Libération de la Corrèze. Le 4 octobre 1944, le comité lui remit un ordre de mission pour prendre des contacts avec les comités départementaux de Libération de la Seine et de la Mayenne. C’est ainsi qu’il rejoignit sa famille à Laval et reprit ses fonctions de conducteur de travaux ainsi que son activité politique et syndicale.

Le 16 novembre 1944, il fut élu président du comité intercantonal de Libération de Laval au titre de la CGT. Le 17 décembre, l’assemblée générale des postiers syndiqués de la Mayenne ratifia la composition du bureau fédéral, de la commission exécutive et de la commission de contrôle du syndicat, Gaston Magot étant élu secrétaire fédéral.

En mai 1945, il figura sur une liste commune de la gauche pour les élections municipales de Laval au titre du Front national. En juillet 1945, le XXIVe congrès de l’UD-CGT le désigna comme secrétaire adjoint. Le secrétaire de l’UD, le socialiste Auguste Beuneux , l’ayant accusé dans les colonnes des Nouvelles mayennaises de rendre "difficile le travail en commun" et "d’organiser sa besogne à part", une polémique s’ensuivit. Le 21 octobre 1945, il fut néanmoins candidat sur une liste commune communiste-socialiste pour les élections législatives, avec Camille Lhuissier. Le 2 juin 1946, il fut à nouveau candidat sur la liste communiste emmenée par Jean Primet pour les élections à l’Assemblée nationale constituante.

Par la suite, Gaston Magot quitta la Mayenne et occupa des responsabilités au sein de la Fédération postale CGT, comme membre du bureau fédéral de 1946 à 1954, et secrétaire fédéral des services techniques à partir de 1948. Il fut un des principaux dirigeants de la Fédération postale jusqu’en 1957. Il se retira dans le Lot.

Il mourut en 1974 à Cahors, sa ville de naissance. Sa femme Marie décéda à 79 ans en mai 1985.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article119451, notice MAGOT Gaston par Jacques Omnès, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 18 juin 2013.

Par Jacques Omnès

SOURCES : Arch. Nat. F7/13802, 13129. — La Voix des travailleurs, 1932. — Arch. Dép. Mayenne, 1 W 540, 908, 2758, 2880. — La Voix du peuple, janvier 1936. — Les Nouvelles mayennaises, 1937-1939 et 1944-1946. — Bulletin des lignes, mars 1974. - Archives et souvenirs de Madame Magot.

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