MAURICE Jean, François, Vincent

Charpentier en fer de formation, Jean Maurice occupait les fonctions de chef des travaux communaux à Mondeville, commune ouvrière de la banlieue de Caen (Calvados). Adhérant au Parti communiste depuis 1930, il était secrétaire de la cellule locale, conseiller municipal et homme de confiance du maire, Georges Maudouit.

D’un tempérament quelque peu bouillant, Jean Maurice se signala à de multiples reprises au cours de ses activités militantes. Lors de l’arrivée d’une étape du Tour de France à Caen, en juillet 1935, il improvisa une manifestation juché sur la voiture du journal l’Humanité. Dans la nuit du 21 au 22 septembre suivant, à la sortie de Mondeville, il organisa avec Aristide Orain une attaque contre une colonne d’une centaine de voitures conduisant des militants Croix de feu de la région caennaise vers un rassemblement en Seine-et-Marne. En dépit d’une vigoureuse campagne de soutien organisée localement par les forces de gauche et de l’appui de l’Humanité, cet acte lui valut d’être condamné à 18 mois de prison. Après la victoire du Front populaire, il bénéficia d’une mesure d’amnistie et recouvra la liberté en 1936. Le 8 février 1938, le Parti communiste le suspendit pour trois mois pour conduite qui donne un « mauvais renom » au PCF et pour « propos inconsidérés susceptibles de créer la division ».

Sous l’occupation, il fut arrêté le 26 juin 1941 par les Allemands à la suite d’une dénonciation et détenu quelques mois à la maison d’arrêt de Caen. Remis en liberté en août, Maurice échappa à une rafle anticommuniste en octobre de la même année. Il se mit à l’abri dans la région d’Isigny (Calvados) puis chez son frère à Orbec (Calvados). Ne se sentant plus en sécurité, il partit dans la Manche où la police allemande l’appréhenda le 7 mai 1943. Déporté à Dachau, Jean Maurice fut libéré en avril 1945 et rentra à Mondeville.