ODOUX Pierre

Par Maurice Moissonnier

Né le 12 mars 1871 à Palinges (Saône-et-Loire) ; mort le 11 mai 1956 à Lyon (IIIe arr.). Typographe, conseiller municipal socialiste de Lyon en 1919, puis militant communiste. Député socialiste du Rhône.

Fils d’un musicien, Pierre Odoux, linotypiste, adhéra au Parti ouvrier française de Jules Guesde en 1895 puis au Parti socialiste unifié en 1905. Employé au journal le Salut public, il fut mobilisé au parc d’artillerie au début de la Première Guerre mondiale. Militant de la Fédération socialiste SFIO du Rhône, il évolua vers la minorité dès 1915, au lendemain de Zimmerwald. En accord avec J.-B. Péchier , secrétaire de la section du IIIe arr., il mena une vive campagne pacifiste au sein du Parti socialiste au cours de l’automne 1916. Cette action se combinait avec celle du Comité pour la reprise des relations internationales de Lyon. Il se distingua par ses violentes attaques contre les députés Étienne Rognon et Marius Moutet et, au congrès fédéral du 17 décembre 1916, préparatoire au congrès national de Montluçon, il appela, après une intervention "jusqu’auboutiste" de Moutet à une "protestation par acclamation" qui tourna au tumulte.

Le 11 février 1918, assistant au congrès fédéral tenu à la mairie du VIIe arr., il prononça une violente diatribe contre Dubreuilh et Camélinat et fit adopter une motion demandant leur exclusion. Il fut élu délégué suppléant du Rhône pour le conseil national du parti le 17 février 1918. Son orientation minoritaire s’accentua. En décembre 1919, il fut élu conseiller municipal de Lyon et le 1er août 1920, il conduisit la manifestation organisée à Oullins par l’Association républicaine des anciens combattants pour commémorer l’assassinat de Jaurès.

Le 29 janvier 1921, lors du congrès constitutif du Parti communiste dans le Rhône, il fit partie de la commission chargée de proposer le comité directeur départemental. Le 18 juin 1921, c’est lui qui, au nom du groupe municipal communiste, lut la déclaration qui refusait le vote des crédits destinés à la célébration du 14 juillet. Il signa aussi l’appel des élus pour le soutien de la candidature de P. Merlin à l’élection partielle municipale du VIIe arr. Cette élection, survenant au moment des sanctions qui frappaient Cuminal avait valeur de test quant à la discipline des militants. Cette attitude lui valut des attaques de la part des amis de Cuminal au moment du congrès extraordinaire du Parti communiste tenu à la mairie du VIe arr. de Lyon en août 1921 sous la présidence de L.-O. Frossard.

Pourtant, Odoux n’allait pas tarder à abandonner cette ligne apparemment "dure". En 1922, à la suite du IVe congrès de l’Internationale communiste, qui avait proclamé l’incompatibilité entre l’appartenance à la Franc-maçonnerie et au Parti communiste, il rejoignit le Parti socialiste SFIO et, à la faveur d’une élection partielle consécutive à la mort du député socialiste Étienne Richerand, il devint, en mars 1931, député de la 4e circonscription de Lyon, mais ne fut pas réélu lors des législatives de 1932. Élu au conseil municipal de Lyon, on lui confia les fonctions d’adjoint au IIIe arr. qu’il partagea avec Antoine Charial. Il assuma ces responsabilités jusqu’au 19 mai 1935. Il siégea également au conseil général de 1928 à 1934. Aux élections législatives de 1932, il obtint 1330 voix au premier tour, moins que son concurrent radical-socialiste Rolland pour lequel il fut obligé de se désister et qui fut élu avec 4 375 voix. Rolland fut battu en 1936 par André Philip qui refusa de se désister en dépit des accords de Front populaire. Non réélu aux élections municipales de 1935, Odoux se retira de la vie politique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article124262, notice ODOUX Pierre par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Maurice Moissonnier

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 4 M-260. — Le Cri du peuple du Sud-Est, 1921. — Le Progrès et Lyon Républicain, 1932, 1935-1936. — La Vie socialiste, 14 mai 1932. — J. Jolly, Dictionnaire des parlementaires, op. cit. — Renseignements communiqués par la mairie de Lyon. — État civil.

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