POINTEAU Fernand, Gustave, Marie

Par Nathalie Viet-Depaule

Né le 12 juin 1910 à Chambellay (Maine-et-Loire), fils d’un palefrenier qui mourut au front, en 1915, et d’une femme de chambre, Fernand Pointeau obtint le Certificat d’études primaires, passa quelques années à l’école Saint-Julien et suivit les cours du soir aux Beaux-Arts d’Angers. Apprenti pendant trois ans chez un artisan de la ville, il devint sculpteur sur bois et partit travailler à Amiens (Somme).

Dès 1928, il avait milité à la Jeunesse ouvrière chrétienne qui venait de se créer à Angers. Il eut vite des responsabilités au secrétariat fédéral. À Amiens, il fut successivement secrétaire de la section locale et président de la Fédération de Picardie, fonction qu’il occupa jusqu’en 1937.

Établi à son compte vers 1932, Fernand Pointeau se fit une réputation certaine en art religieux qui le conduisit à sculpter du mobilier d’église ou des statues. Il fit aussi quelques pièces pour la JOC, notamment une tête de jociste et un Saint-François. Il était alors syndiqué à la Confédération générale de l’artisanat français (CGAF).

En 1938, Jean Mondange* le fit venir à Paris pour être chef de service de propagande de la Maison de la bonne presse ce qui l’amena à sillonner la France pour diffuser la presse catholique.

Mobilisé dans le génie, il devint, à son retour, directeur adjoint puis chef du centre d’apprentissage à Versailles (Seine-et-Oise) qui avait appartenu au Gaz de France. Fernand Pointeau avait obtenu ce poste grâce à des militants chrétiens qui voyaient dans ces centres de formation le moyen d’empêcher qu’un certain nombre de jeunes gens soient envoyés en Allemagne (STO). Il s’opposa ainsi, avec succès, à ce que le centre ferme l’été ce qui lui valut d’être blâmé. En 1944, il manifesta ses désaccords avec l’évolution du contenu des programmes d’enseignement du centre et démissionna.

Il travailla alors au ministère des Prisonniers, collabora à Bref, hebdomadaire d’analyse politique, puis entra à l’Office de publicité générale. Il écrivit de nombreux articles dans la presse catholique, souvent sous le nom de Jean Bellay, et réalisa un court métrage, La grande usine, qui traitait de la fabrication de l’opinion publique par l’information et qui était destiné à un public catholique. En 1962, il créa sa propre société, la SEPRA, qui assurait la promotion de produits agricoles et eut des intérêts dans une autre, la MITRALUX.

Depuis la Libération, Fernand Pointeau, qui habitait Chaville, s’était présenté aux élections municipales. Membre actif du mouvement populaire des familles, il fut battu en 1945 et laissa en 1947 sa femme, Jeanne Pointeau, être en vain candidate. Ayant rallié les rangs du MRP, il entra en 1953 au conseil municipal. Réélu en 1959 et 1965 sur une liste d’Union républicaine et d’action municipale, il ne brigua plus de mandat à partir de 1971.

Fernand Pointeau mourut le 15 janvier 1986 à Chaville.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article126733, notice POINTEAU Fernand, Gustave, Marie par Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Nathalie Viet-Depaule

SOURCES : Arch. familiales. — Arch. Com. Chaville. — Le Petit courrier, 1929. — Chronique picarde, 28 décembre 1932. — Les Nouvelles de Versailles, 9 décembre 1943. — Témoignages de ses filles, Odile Fournier et Claire Scholl.

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