SAINT-VENANT Charles, Louis

Fils du député du Nord Charles, Eugène Saint-Venant*, Charles, Louis Saint-Venant, contrairement à son père, ne joua aucun rôle dans le mouvement syndical. Il concentra son action militante dans le domaine politique dès son adhésion à la section lilloise des Jeunesses socialistes en 1914. Engagé volontaire en 1916, il passa près de trois années au front. Après la mort de son père (1926), il le remplaça comme adjoint au maire de Lille et conseiller général du canton de Lille-Sud-Est.

Proche collaborateur de Roger Salengro*, Charles Saint-Venant bénéficia du soutien de ce dernier lors de son élection au poste de secrétaire de la Fédération socialiste du Nord en 1934. Déjà candidat aux élections législatives de 1932, il fut élu député de la 4e circonscription de Lille lors d’une élection en 1935 ; il obtint, au deuxième tour, 10 487 voix sur 15 958 suffrages exprimés. Après le suicide de Roger Salengro* en 1936, il fut élu maire de Lille et prit la direction de la section.

Engagé volontaire, pour la seconde fois, en 1939, il fut démobilisé après la débâcle de 1940. Arrêté par la police nazie en octobre 1940, il fut expulsé de la région Nord pour « propagande anti-allemande ». Passé à la clandestinité, Charles Saint-Venant appartint au réseau de résistance Libération-Nord avant de rejoindre le réseau Bordeaux-Loupiac (voir Rémy Roure*). Il siégeait alors au comité zone-nord du Parti socialiste clandestin. À nouveau arrêté par la Gestapo en 1943, il fut détenu à la prison de Fresnes puis à la Centrale de Loos-lès-Lille où il fut torturé. Libéré après huit mois d’incarcération, il fit partie du comité de Libération de Lille et retrouva sa place au conseil municipal, les fonctions de maire allant à Denis Cordonnier*. Charles Saint-Venant conserva le secrétariat de la section socialiste de Lille jusqu’à sa mort.