SALENÇON Charles, Louis

Par Noëlline Castagnez-Ruggiu

Né le 23 août 1908 à Paris (XIe arr.) ; employé aux PTT ; syndicaliste, militant socialiste.

Le père de Charles Salençon était chef de bureau au chemin de fer du Nord. Radical-socialiste, favorable à Joseph Caillaux, il professait des opinions pacifistes. Une lecture assidue d’Anatole France*, Jean Jaurès* et Léon Blum* complétèrent la formation de son fils. Après avoir été reçu au brevet élémentaire en 1924, Charles Salençon entra aux PTT et adhéra au syndicat général des employés PTT-CGT. Dès 1926, il y devint secrétaire de la section Paris-Central et adhéra aux Jeunesses socialistes du XIe arr. dont, là encore, il fut le secrétaire. Il conserva ses fonctions jusqu’à ce que, à sa demande, il fut muté en Algérie à Philippeville, en 1930.

Charles Salençon y anima à nouveau les Jeunesses socialistes et assista à Bône à la « tournée des masses » des députés du parti envoyés dans tout le pays. C’est à cette occasion qu’il rencontra Paul Faure*, secrétaire général de la SFIO, auquel il demeura toujours fidèle. Alors qu’il participait, en tant que délégué, au congrès national de 1931 à Tours, il apprit son déplacement d’office au central téléphonique de Paris par le député d’Alger et ministre des Postes, A. Mallarmé.

Devenu secrétaire de sa section PTT-CGT, il fut à nouveau sanctionné pour avoir participé aux grèves de février 1934 et envoyé dans l’Yonne jusqu’en 1935. Après la réunification syndicale, Charles Salençon collabora au journal Syndicats de René Belin* ; il y dénonça « la colonisation du mouvement syndical par les communistes ». Parallèlement, il participa à la fondation du Socialiste, créé à l’été 1937 par Paul Faure* et Jean-Baptiste Séverac*. Dans un premier temps, ce journal critiqua essentiellement l’unité d’action avec le PC, puis affirma le pacifisme de la tendance paul-fauriste après Munich. De même, Salençon écrivit dans le Pays socialiste, qui prit le relais du précédent, aux côtés de Maurice Paz, Lucien Laurat*, Louis L’Hévéder*, etc, jusqu’à son sabordage en juin 1940.

Resté à l’écart du Parti socialiste clandestin pendant la guerre, Charles Salençon suivit Paul Faure* et ses amis, exclus pour la plupart de la SFIO à la Libération. Il adhéra ainsi au Parti socialiste démocratique qui rejoignit le RGR en 1946. Dans ses organes, le Socialiste, puis la République libre, il tint chaque semaine la rubrique « Faits, textes et documents ». Dans ses articles, en relation avec Angelo Tasca* et le BEIPI de Georges Albertini*, il démasquait « ces imposteurs qui refont l’histoire », et en tira une brochure, Le Procès du communisme est ouvert (1956). Parallèlement, en 1947, il adhéra à la Fédération Force ouvrière des PTT, et en fut le délégué à la presse et à la propagande de 1948 à 1950. Pendant cette période, il dirigea PTT syndicaliste, tout en collaborant à la Revue syndicaliste de Raymond Froideval* et R. Belin qui luttait contre « la CGTK » et dénonçait le totalitarisme stalinien. Ses activités militantes prirent fin avec la disparition du PSD et de son journal, à la mort de Paul Faure*, en 1960.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article130288, notice SALENÇON Charles, Louis par Noëlline Castagnez-Ruggiu, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Noëlline Castagnez-Ruggiu

ŒUVRE : Le Procès du communisme est ouvert, préf. de P. Faure, Publications de la République libre, 1956.

SOURCES : Syndicats, 1936-1939. — Le Socialiste, 1937-1939. — Le Pays socialiste, 1939-1940. — Le Socialiste, 1945-1948. — La République libre, 1948-1960. — La Revue syndicaliste, 1949-1954. — Noëlline Castagnez, Les Paul-Fauristes après la Libération, MM, Paris IV, 1987.

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