Par Claude Pennetier, Justinien Raymond
Né le 17 avril 1901 à Brioude (Haute-Loire), mort le 14 mars 1964 à Brioude ; avocat ; député socialiste de la Haute-Loire.
Fils d’un expert-géomètre, Maurice Thiolas fut élève au collège de sa ville natale puis fit à Clermont-Ferrand des études de droit et d’histoire. Il s’inscrivit au barreau de Brioude en 1924 et se spécialisa dans la défense des mutilés du travail. Socialiste, militant laïque, il anima aussi l’Association des anciens élèves du collège et défendit activement les droits des pêcheurs de saumon. Il fut élu conseiller municipal, fonction qu’il abandonna pour devenir maire de Saint-Eblé, petite commune du canton de Langeac. Il devint alors président de l’Union départementale des maires républicains. Délégué de la Haute-Loire au congrès national SFIO de Tours en 1933, Maurice Thiolas était porteur de sept mandats pour la motion « Bataille socialiste » et trois pour celle de Renaudel, « La Vie socialiste ».
En avril 1933, une élection législative complémentaire se déroula dans l’arrondissement de Brioude pour pourvoir au siège du député Jules Fayolle passé au Sénat. Candidat socialiste SFIO, Maurice Thiolas fut élu au ballottage par 8 328 voix contre 6 393 au candidat modéré Chazelat. En 1936, il fut réélu au premier tour de scrutin par 9 066 voix sur 19 002 inscrits, devant Louit, républicain de gauche, Giraud, communiste (168) et Chazelles, radical-socialiste. Le 31 janvier 1937, Thiolas fut, en outre, élu conseiller général dans le canton de Lavoute-Chilhac.
Compétent, éloquent, Maurice Thiolas ne passa pas inaperçu au Parlement. Le 10 juillet 1940 à Vichy, il vota l’octroi des pouvoirs constituants au maréchal Pétain ; aussi fut-il exclu du Parti socialiste SFIO en novembre 1944.
Sur cette période, l’historien de la vie politique en Haute-Loire, Auguste Rivet, écrit : « Sur Thiolas, l’opinion du préfet varie, mais ses anciens amis de la SFIO le considèrent désormais comme un traître au parti. » Ce même auteur affirme que sous ses « allures agitées et dégingandées », Thiolas était « habile » et « prudent », pour mieux prendre, à l’amiable, la succession des radicaux : « Le socialisme brivadois recueille, grâce à lui, la plus grande partie de l’héritage des « démocrates-socialistes » de 1848, des « intransigeants » de 1871 et des radicaux-socialistes de 1900. »
Par Claude Pennetier, Justinien Raymond
SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — J. Jolly, Dict. parl. — C.r. des congrès cités. — A. Rivet, La vie politique dans le département de la Haute-Loire de 1815 à 1974, Le Puy, Éd. des Cahiers de la Haute-Loire, 1979.