THOMAS André

Par Claude Pennetier

Né le 5 mars 1908 à Saint-Florent-sur-Cher (Cher), mort le 15 novembre 1984 à Bourges ; ouvrier métallurgiste ; secrétaire régional de la XIIe Entente des Jeunesses communistes ; adjoint au maire de Saint-Florent.

Fils d’un journalier sur l’état civil, chaudronnier puis marchand forain, André Thomas était issu d’une vieille famille syndicaliste. Son grand-père maternel, Pierre Pennetier, avait animé en 1891 avec Nicolas Jouannet* la première grève des établissements Labbé d’où il avait été licencié et avait été en 1910 secrétaire du syndicat du Bâtiment qui l’avait amené à conduire une importante grève dans la région de Saint-Florent. Sa mère avait été en 1920 secrétaire du syndicat de la Couture de Saint-Florent qui regroupait trois cents adhérentes et avait fondé un atelier coopératif de confection. Son père, ouvrier métallurgiste aux établissements Labbé depuis 1891, qui avait été licencié pour sa participation à la grève de 1920, avait dû quitter le département pour chercher du travail. Après avoir exercé divers emplois, il était revenu à Saint-Florent et avait monté une baraque foraine. La répression patronale puis le départ de son père marquèrent profondément André Thomas.

Il fréquenta l’école primaire de Saint-Florent, obtint le CEP, et fit un an de cours complémentaire. En 1924, il participa à une réunion organisée par Louis Gatignon, secrétaire des Jeunesses communistes de Vierzon, à l’issue de laquelle fut constitué un groupe comprenant surtout des jeunes ouvriers métallurgistes de Saint-Florent. André Thomas devint, en octobre 1924, secrétaire du groupe et responsable des jeunes du rayon comprenant quatre cantons : Chârost, Lignières, Levet et Châteauneuf. De 1925 à 1928, date de son départ au service militaire, il participa au secrétariat fédéral. En 1931, Thomas fut nommé secrétaire de la XIIe Entente des JC succédant à Pépin. Trésorier du syndicat des Métaux de Saint-Florent en 1930-1931, il tenta lors d’une grève de créer une section syndicale mais fut licencié des établissements Labbé. Il se fit embaucher sur des chantiers du bâtiment puis, en 1935, remplaça Louis Martin*, élu maire de Saint-Florent, à la direction de la coopérative. À l’issue de cette élection la liste communiste triompha et Thomas devint conseiller municipal. La même année, il fut nommé secrétaire du syndicat de l’Alimentation et membre de la commission exécutive de l’union locale des syndicats.

En juin 1936, l’UL-CGT le désigna pour organiser la grève aux usines métallurgiques de Rozières où n’existait pas d’organisation syndicale. Avec six ouvriers, il constitua un cahier de revendications que de nombreux ouvriers signèrent mais qui fut repoussé par le directeur technique. Après ce refus accompagné de menaces de licenciements, André Thomas appela à la grève les ouvriers réunis dans la cour, qui votèrent à main levée la grève et l’occupation de l’usine. Le directeur fut expulsé de l’usine, des piquets de grève s’organisèrent et un comité de grève fut constitué, Jacques Georges* en était responsable. L’occupation de l’usine dura quatre jours ; toutes les revendications furent acceptées. En juillet 1936, un vif mécontentement régnant chez les ouvriers agricoles, André Thomas fut chargé d’organiser les deux cents ouvriers agricoles de son canton. La moisson était mûre, les patrons avaient besoin de personnel pour faire rapidement la récolte, aussi les ouvriers choisirent-ils ce moment favorable pour faire grève. Les pouvoirs publics, en la personne du préfet, arbitrèrent le conflit et acceptèrent toutes les revendications : un jour par semaine de repos, suppression du couchage à l’étable, quinze jours annuels de congés payés. En 1937, Thomas fut candidat au conseil général dans la canton de Chârost et battu d’environ 200 voix par un gros propriétaire terrien.

Révoqué par Daladier de sa fonction municipale en octobre 1939, il fut mobilisé au 30e régiment d’artillerie. Fait prisonnier le 28 mai 1940 à Abbeville (Somme), interné dans un camp disciplinaire d’où il s’évada en avril 1940, il participa ensuite à la Résistance dans le Cher et dans l’Indre. André Thomas devint vice-président du comité de libération. Élu maire adjoint de Saint-Florent en 1945, il fut battu la même année comme candidat au conseil général dans le canton de Levet.

En 1973, André Thomas, secrétaire de la section communiste de Saint-Florent et président de l’Association républicaine des anciens combattants, fut candidat aux élections cantonales.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article132520, notice THOMAS André par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 22 février 2016.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 4481, Saint-Florent 27 juillet 1937, classé A. — Arch. Nat. F7/13159. — Arch. Dép. Cher, 25 M 127-128. — L’Émancipateur. — Lettre d’A. Thomas.

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