VAN DEN NESTE Henri, Pierre

Avant la Première Guerre mondiale, Henri Van den Neste travaillait comme tourneur à l’usine métallurgique de Fives-Lille (Nord). Mobilisé en août 1914 au 12e bataillon de chasseurs alpins à Embrun (Hautes-Alpes), il fut placé en sursis d’appel le 19 octobre 1915 à l’usine Fives-Lille à Givors (Rhône). Possédant un ascendant considérable sur ses camarades de travail, il fut nommé secrétaire du syndicat de la Métallurgie de Givors et de ses environs. Arrivé à Lille le 1er octobre 1920, il devint immédiatement l’un des leaders du mouvement communiste naissant dans le département du Nord, concentrant cependant son action dans le domaine syndical.

Le 14 novembre 1920, Henri Van den Neste lança, dans Le Prolétaire de Clotaire Delourme*, un appel pour la création d’un Comité syndicaliste révolutionnaire dans le Nord. Il y proposait concrètement la tenue d’une réunion constitutive en des termes révélateurs de la faible marge existant alors entre syndicalisme révolutionnaire et communisme aux yeux de la masse des militants auxquels il s’adressait : « Notre rôle à nous, Comité syndicaliste révolutionnaire, est d’arriver à mettre en pratique la Charte d’Amiens et de combattre partout (...) le syndicalisme réformiste que nos dirigeants de la CGT insufflent dans l’esprit des masses. »

La réunion eut effectivement lieu. Elle se tint à Mons-en-Barœul, sous la présidence d’Édouard Thys*, délégué de la Fédération des cheminots, dans la banlieue de Lille, le 28 novembre 1920. Elle regroupait les délégués des "minoritaires" de Lille, Roubaix et Halluin. La création de trois « noyaux » fut décidée afin de structurer le mouvement minoritaire de l’agglomération lilloise. Lors de cette même réunion, un comité départemental des CSR du Nord fut également créé, Henri Van den Neste en assurant le secrétariat, fonction qu’il cumula avec celle de secrétaire du CSR de Lille. Grâce au dynamisme et à l’esprit méthodique de Van den Neste, les CSR se multiplièrent dans tout le département à la fin de l’année 1920 et au début de l’année 1921, avec le soutien actif, sinon officiel, d’Henri Lauridan*, alors secrétaire de l’Union départementale.

Exclu du syndicat des Métaux de Lille, le 24 avril 1921, par le majoritaire Théodore Devernay*, Henri Van den Neste fonda à la fin de la même année le syndicat CGTU de la Métallurgie de Lille et de ses environs. Après la scission syndicale, il appartint au comité national qui organisa la Fédération unitaire des Métaux avant la tenue du Ier congrès, à Saint-Étienne (Loire), en juin 1922 (voir Henri Allard). Il fut le délégué du syndicat CGTU de la Métallurgie de Lille et de ses environs au IIe congrès national de la Confédération unitaire, tenu à Bourges en novembre 1923. Après cette date, son nom n’est plus mentionné sur la scène militante régionale.