MERLAT Odette [née GUITARD Odette]

Par Jacques Girault, Gilles Morin

Née le 29 octobre 1911 à Lavaveix-les-Mines (Creuse), morte le 16 février 2005 à La Verrière (Yvelines) ; professeure puis conseiller culturel ; résistante ; militante socialiste.

Fille d’un couple d’instituteurs, Odette Guitard, après le baccalauréat, fut élève de Première supérieure au lycée Louis-le-Grand à Paris. Etudiante, elle se maria, en juillet 1932, à Paris (Veme arr.) avec Eugène, Pierre Merlat, étudiant en lettres. Le couple recueillit un enfant au début de la guerre puis divorça en 1948. Titulaire d’une licence et d’un diplôme d’études supérieures, elle réussit à l’agrégation d’Histoire en 1935. Elle fut nommée aux lycées de jeunes filles de Douai (Nord) puis d’Amiens (Somme).

Odette Merlat publia en 1939 sous le nom de Merlat-Guitard, une biographie de Louis-Napoléon Bonaparte aux éditions Hachette.

Pendant la guerre, elle participa à la Résistance. Elle fut membre du réseau du Musée de l’Homme en 1940-1942, du Front national universitaire en 1943-1944, du réseau « VAR » en 1944 tandis son mari participait à la Résistance en Limousin. Détachée comme secrétaire puis vice-présidente de la Commission d’histoire de l’Occupation et de la Libération de la France, elle collabora aux recueils de témoignages sur la Résistance, organisés par ce qui devint le Comité d’Histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Elle publia, avec Georges Bourgin, un petit ouvrage de 46 pages, Histoire de la Libération de la France racontée à la jeunesse (Paris, G. Le Prat, 1947). Elle composa en 1947 aux « Etudes socialistes » un ouvrage sur les divers courants socialistes au XIXe siècle sous le titre Les Egaux, Babeuf, le babouvisme et Buanarrotti, complétés par des études sur d’autres théoriciens socialistes, Proudhon, Blanqui, etc…

Odette Merlat collabora à La Revue socialiste et fut membre de son comité de rédaction. Candidate sur la liste socialiste SFIO aux élections législatives de novembre 1946 à Paris, lors de la campagne électorale de l’automne 1946, elle participa à plusieurs réunions des candidats socialistes SFIO en région parisienne. Par exemple, le 22 octobre 1946, à Noisy-le-Sec, avant le discours de Jules Moch*, elle consacra son intervention à la défense de l’école laïque. Elle donnait des cours à l’École nationale d’éducation socialiste en 1947. Membre de la tendance « La Bataille socialiste » en 1947, elle déclara se conformer à la discipline du parti après la scission du groupe, demeura à la SFIO et ne fut pas sanctionnée par la commission nationale des conflits lors de sa séance du 8 janvier 1948. Elle se présenta pour l’élection au comité directeur de la SFIO au congrès national de 1948 puis en 1953. Elle était membre de la commission de l’Union française de la SFIO en 1957.

Odette Merlat préparait une thèse d’histoire coloniale. Elle fréquentait un petit groupe d’historiens universitaires socialistes : Charles-André Julien*, Édouard Perroy*, Georges Bourgin* et Ernest Labrousse. Par la suite, elle traduisit l’ouvrage britannique de Richard Henry Tawney sous le titre La religion et l’essor du capitalisme préfacé par Ernest Labrousse et paru aux éditions Marcel Rivière en 1951. Elle participa aussi aux contestations des idées communistes en collaborant à la revue Preuves, publiée à partir de 1951.

Odette Merlat, assistante de Ch.-A. Julien, professeur d’histoire coloniale à la Sorbonne, entra au Centre national de la Recherche scientifique en 1955 comme attachée de recherches. Elle traduisit l’ouvrage d’Harold Underwood Faulkner, Histoire économique des Etats Unis d’Amérique des origines à nos jours, paru aux Presses Universitaires de France en 1958 avec une préface d’E.Labrousse.

Elle intégra le Comité central de la Ligue des droits de l’homme en 1951 et en était encore membre en 1966. Elle soutint les positions minoritaires dans la SFIO durant la guerre d’Algérie, puis participa à la création du Parti socialiste autonome puis du PSUnifié.

Odette Merlat, en 1972, conseiller culturel auprès de l’Ambassade de France en Norvège, collaborait à la revue Tiers-Monde en 1973.

Odette Merlat entra à l’Institut Marcel Rivière de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, où elle décéda.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article143297, notice MERLAT Odette [née GUITARD Odette] par Jacques Girault, Gilles Morin, version mise en ligne le 30 novembre 2012, dernière modification le 6 novembre 2022.

Par Jacques Girault, Gilles Morin

ŒUVRES : Voir le texte et « Esquisse d’une histoire de la Résistance française », Notes documentaires et études, n° 225, deuxième partie, Ministère de l’Information, 31 janvier 1946. — Bandoeng et le réveil des peuples colonisés, PUF, Que sais-je ?, 1961. — L’apartheid, PUF, Que sais-je ?, 1990.

SOURCES : Arch. Nat., 72 AJ 57, F1a3353, F/1cII/113/B, F17 27534 (dossier de Pierre Merlat). — Arch. de l’OURS, fonds Jacques Moreau. — Arch. Fondation Jean Jaurès, 1PS/177. — Bulletin intérieur de la SFIO, n° 23, 29, 35, 67. — Fichier du PSU, 1960.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable