CAVELAN André

Par Alain Prigent

Né le 3 novembre 1919 à Paris, mort le 5 octobre 1944 à Montargis (Loiret) ; marin puis représentant ; responsable inter-régional du PC clandestin des Côtes-du-Nord (Côtes d’Armor) (1943), attaché à l’Etat-Major national des FTP.

Né de père inconnu, André Cavelan fut élevé par sa mère seule à Plouagat. Engagé volontaire dans la Marine Nationale, pensionné après le naufrage du Bison en 1938, atteint de la tuberculose, il exerça ensuite la profession de représentant en appareils de TSF. Il entra en contact dès 1941 avec René Houzé*, ancien responsable de l’UD CGT des Côtes-du-Nord, qui occupait d’importantes fonctions au sein du PC clandestin, en particulier au sein des FTP. Fin août 1942, il organisa le départ de Marcel Cachin* de Lancerff en Plourivo (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) en prenant tous les contacts nécessaires au niveau national en particulier avec l’aide de Pierre Le Quéinec*. Cachin et son épouse furent hébergés un moment chez sa mère au Radenier, un hameau de la commune de Chatelaudren (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), puis chez avant d’être dirigé vers Savenay (Loire Inférieure) puis Paris. Son arrestation manquée le 8 mars 1943 constitua un des épisodes les plus spectaculaires de la Résistance dans les Côtes-du-Nord. Il s’enfuit après avoir blessé les deux inspecteurs du SRMAN (service de la répression des menées antinationales) qui étaient venus l’arrêter en gare de Chatelaudren alors qu’il partait en mission à Paris. Ancien marin, il portait toujours sur lui dans son froc-à-pont une arme. Lui-même blessé à l’abdomen, il fut caché à Saint-Mayeux puis chez François Le Coz*, sabotier à Chatelaudren. Ce militant du PC clandestin, l’accompagna chez sa sœur à Chaville. Sa fuite permit de protéger l’organisation clandestine car Cavelan, inter-régional, était en contact étroit dès l’automne 1942 avec les responsables successifs du PC clandestin dans les Côtes-du-Nord : Jean Jouneau, Antoine*, Marcel Brégeon*, Léon Renard* et Louis Pichouron*. Blessé, il se réfugia dans la région parisienne où il continua son activité étant rattaché à l’Etat-Major national des FTP. Il fut soupçonné par la SPAC (section de protection anticommuniste) d’avoir participé à l’exécution d’Antoine dont le cadavre fut retrouvé à Ploufragan le 9 janvier 1943. Menacé de toutes parts et très affaibli par sa blessure non soignée, il se réfugia à Montargis avant l’été 1944, où il décéda quelques semaines plus tard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article144930, notice CAVELAN André par Alain Prigent, version mise en ligne le 11 février 2013, dernière modification le 17 mars 2022.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. dép. Côtes d’Armor, 1043W32, activité du PCF (1940-1944). — Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de Justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. — Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’Etat, Rennes II, 1986. — Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan Breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. — Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. — Alain Prigent, La SPAC contre le PCF clandestin, Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N°6/7, 1998. — Témoignage de Louis Morice recueilli le 30 mai 1996. — Entretien avec Simone Bastien le 17 juillet 1994 à Dijon.

ICONOGRAPHIE : Photo L’Aube Nouvelle, hebdomadaire de la fédération des Côtes-du-Nord du PCF.

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