MAGRISSO Jacques

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 21 décembre 1914 à Istanbul (Turquie)  ; mort le 6 mars 1990 à Clamart (Hauts-de-Seine) ; électricien ; résistant FTP.

Jacques Magrisso était électricien. Le 26 mai 1936, il fut naturalisé français.
En 1942, il était Franc-tireur Partisan dans le groupe de Robert Hamel (Région P2 de l’inter-région Île-de-France). Son pseudonyme était « Yves ». Il participa à différentes actions :
Le 25 juillet 1942, un attentat contre un local occupé par l’armée allemande 18 rue David d’Angers (Paris XIXe arr.) avec Robert Hamel (son chef de groupe et responsable militaire P2), Georges Boisseau (chef technique P2), Léon Agid (dit Louis Le Balanger) et Mohamed Lakhdar-Toumi.
Fin juillet, il lança des bouteilles incendiaires dans des vitrines de la LVF et d’hôtels et de restaurants réservés aux Allemands.
Le 13 août 1942, un attentat contre un garage réquisitionné avenue de Saint-Mandé (Paris XIIe arr.) avec Robert Hamel, Léon Agid et Robert Soudade.
Le 1er août 1942, la protection de la manifestation rue Daguerre (Paris XIVe arr.) ; Robert Hamel, Léon Agid et Mohamed Lakhdar-Toumi étaient également présents. Il fut placé en soutien à l’angle de la rue Daguerre et de l’avenue d’Orléans (aujourd’hui avenue du Général-Leclerc).
Le 14 août 1942, un attentat contre la brasserie alsacienne « Andrés », 4 rue Saint-Laurent (Paris Xe arr.) avec Robert Hamel, Léon Agid, Louis Camatte et Robert Soudade.

D’après Roger Linet (responsable politique de l’inter-région Île- de- France), Jacques Magrisso participa également à l’attaque d’un laboratoire occupé par l’armée allemande. En septembre, Jacques Magrisso remplaça Georges Boisseau comme chef technique de la région P2, puis il fut muté peu de temps après à la région P4. Il fut arrêté le 16 janvier 1943 et incarcéré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Le 11 juillet 1943, il fut déporté « NN » Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard), ce qui signifiait condamné à disparaître sans laisser de traces, vers Natzweiler-Struthof avec le matricule 4488, puis vers Auschwitz (Pologne). Le 25 janvier 1945, il fut interné à Mauthausen (Autriche) puis dans le camp annexe de Wels le 25 mars. Il fut libéré le 6 mai 1945 alors qu’il était interné à Ebensee et il fut rapatrié à Sarreguemines le 22 mai 1945.

D’après un inventaire des archives du CDJC – Mémorial de la Shoah, il témoigna le 23 juin 1954 à un procès contre des Nazis du camp de Natzweiler-Struthof (Alsace annexée, Bas-Rhin).
Il a été homologué Déporté interné-résistant (DIR) des Forces françaises combattantes FFC.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145164, notice MAGRISSO Jacques par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 23 février 2013, dernière modification le 11 avril 2022.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : Arch. PPo., BS 2 carton 14, BS 2 carton 18 (GB 110). — Fondation Pour La Mémoire de la Déportation, bddm.org. — Roger Linet, 1933-1943 : la traversée de la Tourmente, 1990. — Amicale des Déportés, Familles et Amis de Mauthausen, monument-mauthausen.org.— Arch. PPo., photo communiquée par Didier Alvarez.— SHD, Vincennes GR 16 P 383673 (nc).— AVCC, Service historique de la Défense, Caen AC 21 P 568155 (nc). — Filae.

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