GABORIT Élie

Par Jean-Marc Herreng

Né en 1938  ; comptable  ; militant JAC, CFTC puis CFDT de Vendée.

Le père d’Élie Gaborit a d’abord été métayer et a dû revendiquer activement un statut de fermier. Il fut secrétaire du syndicat local FDSEA. Sa mère était co-exploitante. Élie Gaborit, né à Monsireigne (Vendée) en 1938, en a reçu l’exemple de militants démocrates chrétiens (son grand-père lisait La Croix et son père était militant au MRP). Sa famille était très attachée à l’idée européenne ; par ailleurs, la tolérance religieuse était de règle avec la minorité protestante de cette partie du bocage vendéen.

Après avoir dû interrompre ses études secondaires pour raisons de santé, il suivit plus tard les cours du soir pour la validation d’un diplôme en comptabilité-gestion. Élie Gaborit fut, entre-temps, devenu secrétaire permanent de la JAC au niveau départemental de 1957 à 1959. En 1962, il entra comme comptable au Centre de gestion de la Maison de l’Agriculture et se syndiqua à la CFTC puis en 1964 à la CFDT. Parallèlement, il milita de 1962 à 1970 dans une association contre l’alcoolisme « La Croix d’or » qui fut à l’origine de l’ouverture d’un bar sans alcool.

Son épouse, qui était employée de service, fut aussi militante CFDT et également dans des associations à caractère humanitaire. Ils eurent quatre enfants.

En 1968, Élie Gaborit créa le SNATPA (syndicat CFDT des techniciens agricoles) dont il devint délégué syndical. Son action pour une augmentation de salaires égale pour tous fut remarquée : il fut licencié en 1969 mais réintégré après une semaine de grève et de manifestations de soutien. En mars 1971, il entra en grève par solidarité avec les salariés de la CAVAC (coopérative agricole). Il fut de nouveau licencié en septembre 1971 dans le cadre d ‘ une « réorganisation de service ». Ne pouvant retrouver un employeur en Vendée, il participa alors à la création de l’Association de Formation Collective (AFOC), dont il fut membre salarié. L’AFOC était un organisme d’aide à la gestion des exploitations en liaison avec le mouvement Paysans-Travailleurs, ancêtre de la Confédération paysanne.

Au début des années 1970, son action se situa d’abord dans la CFDT où il milita pour le soutien interprofessionnel aux salariés en lutte. Il fut élu sur cette base secrétaire de l’Union Locale- CFDT de La Roche-sur-Yon (Vendée) de 1973 à 1974. En même temps, il s’impliqua fortement dans l’alliance ouvriers-paysans : il participa à la préparation de la marche du Larzac en 1973 ; il fut membre du comité de rédaction de Vent d’Ouest, journal des Paysans-Travailleurs. Par la suite, il apporta une aide technique pour les dossiers de défense syndicale des éleveurs intégrés par les firmes agro-alimentaires.

Ces activités amenèrent ensuite Élie Gaborit à exercer des mandats politiques dans la municipalité de gauche élue à La Roche-sur-Yon. Élu une première fois en 1983 sous l’étiquette PSU-autogestionnaires, puis en 1989, il fit alors partie du groupe Écologie-Autogestion ; en 1995, il adhéra au groupe Les Verts. Il s’intéressa particulièrement au développement social des quartiers (il devint adjoint chargé des relations avec les quartiers).

Élie Gaborit ne quitta la CFDT que quand il devint employeur dans des entreprises d’insertion sociale mais il continua son activité militante dans diverses associations et maison de quartier. Il a notamment participé à la création de « L’Étoile » devenue « La Halte », foyer d’accueil pour personnes en difficulté.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146817, notice GABORIT Élie par Jean-Marc Herreng, version mise en ligne le 28 mai 2013, dernière modification le 19 juin 2013.

Par Jean-Marc Herreng

SOURCES : La Vendée ouvrière, organe de l’Union départementale CFDT de Vendée. — Réponse au questionnaire du CDHMOT de Vendée. — Entretien avec le militant et fiche réalisés par Jean-Marc Herreng.

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