DURANTON Edouard Albert

Fils d’Alexandre Duranton, serrurier, et de Marie Emilie Legros, brodeuse, Albert Duranton était le deuxième enfant d’une famille qui en comptait cinq. Il avait six ans quand son père mourut. Après avoir fréquenté l’école communale de Noyers-Pont-Maugis, il entra en apprentissage, comme menuisier charpentier, en 1918.

Albert Duranton exerçait le métier de menuisier quand il épousa Marguerite Buzy, sans profession, le 19 avril 1924 à Noyers-Pont-Maugis ; de cette union naquirent six enfants (cinq garçons et une fille). Embauché à la Société anonyme textile ardennaise de Pont-Maugis le 22 juillet 1926, il y travailla, en qualité de menuisier, jusqu’à la fermeture de l’usine le 20 juin 1958. Il retrouva alors un emploi d’agent de laboratoire à l’usine Lorraine-Escaut de Sedan. A partir du 30 septembre 1966, il fut pris en charge par le Fonds national de l’emploi jusqu’à son départ à la retraite le 6 septembre 1969.

Influencé par les idées laïques de son beau-père qui exerçait le métier d’instituteur, Albert Duranton prit des engagements multiples à la fin des années trente. Conseiller municipal de Noyers-Pont-Maugis depuis le 5 mai 1935, il adhéra d’abord à la CGT en 1936, au Parti socialiste SFIO en 1937, puis à la Ligue des droits de l’homme en 1939. Dans le même temps, il était sociétaire de la section de Thélonne de l’Union des coopérateurs de Lorraine.

Après la Seconde Guerre mondiale, Albert Duranton donna une dimension nouvelle à ses engagements. En novembre 1944, il fut élu maire de Noyers-Pont-Maugis. Réélu dans sa fonction après chaque élection municipale, il mit fin à sa longue carrière en mars 1983. Pendant ces années, Albert Duranton devint franc-maçon. Initié à la loge ’’Egalité, Justice,Progrès’’ de Sedan (Grand Orient de France) en 1959, il fut élevé au grade de Maître le 18 mars 1962.

Albert Duranton mena surtout une activité syndicale importante. Secrétaire du comité d’entreprise à la Société anonyme textile ardennaise de 1945 à 1958, il fut membre de la commission exécutive de l’UD-CGT des Ardennes du 13 avril 1946 au 28 décembre 1947. Le 18 janvier 1948 à Charleville, il participa à la constitution de l’UD-Force ouvrière des Ardennes. Albert Duranton occupa rapidement des responsabilités importants au sein de l’organisation. Secrétaire départemental du syndicat FO des employés du textile et de l’Union locale du Sedanais, il fut élu conseiller prud’homme, section industrielle, pour l’arrondissement de Sedan, le 2 décembre 1951. Réélu à plusieurs reprises, il occupa le poste de président du conseil des Prud’hommes de Sedan pendant une vingtaine d’années. Il siégea aussi à la commission exécutive de l’UD-Force ouvrière du 16 mars 1952 au 29octobre 1961.

Parallèlement à son activité syndicale, Albert Duranton s’investit dans les organismes sociaux. Il était vice-président du comité interprofessionnel du Logement et secrétaire de l’Association des pères et mères de familles nombreuses du Sedanais quand il fut élu administrateur de la Caisse des Allocations familiales des Ardennes le17 novembre 1955. Il conserva cette fonction jusqu’au 13 décembre 1962. Albert Duranton occupa le poste de vice-président de la Maison ardennaise de 1954 à 1978, puis de la Maison d’Ardenne-Champagne à sa création en 1975.

Albert Duranton, qui mourut à l’hôpital de Manchester à Charleville-Mézières, fut enterré civilement à Noyers-Pont-Maugis. Il était chevalier des Palmes académiques, chevalier du Mérite social (1959), chevalier dans l’Ordre national du Mérite, titulaire de la médaille de la coopération HLM (1978), de la médaille d’honneur des conseils des Prud’hommes (1980) et de la médaille d’or départementale et communale (1980).