PARDIES Jean, Roger

Par Jacques Girault

Né le 17 octobre 1931 à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) ; instituteur dans les Pyrénées-Atlantiques ; militant syndicaliste ; militant communiste.

Jean Pardies et son projecteur cinématographique à la fin des années 1990.
Jean Pardies et son projecteur cinématographique à la fin des années 1990.

Fils d’un sandalier et d’une bonnetière, syndiqués à la CGT, résistants et délégués du personnel, Jean Pardies reçut une éducation catholique. Il entra à l’École normale d’instituteurs de Lescar en 1948 et obtint le baccalauréat (série « Sciences expérimentales » en 1951). Il jouait dans l’équipe de rugby d’Oloron puis dans celle de l’ENI de Lescar qui parvint en finale du championnat de France universitaire. Il fut nommé instituteur dans diverses communes du Haut-Béarn dont Oloron-Sainte-Marie (école Saint-Cricq où il commença à projeter des films dans une salle de l’Amicale laïque), Etchebar en pays basque en 1955 et Escot, en vallée d’Aspe, de 1957 à 1966 où il fut secrétaire de mairie. Il effectua un stage d’une année à l’École normale de Mérignac (Gironde) en 1966-1967 pour obtenir le certificat d’aptitude pédagogique pour les classes de transition puis, à leur suppression, il enseigna l’histoire et la géographie au collège Tristan Derême d’Oloron de 1967 jusqu’à sa retraite en 1987. Pratiquant les méthodes actives, il s’occupait du foyer et publiait un journal scolaire inspiré des méthodes Freinet. Il habitait la commune voisine de Bidos.

Pendant son service militaire de février 1954 à août 1955 dans une compagnie administrative de Paris (Porte de Versailles), cassé de son grade d’aspirant en raison de ses engagements syndicaux et politiques, il fut rappelé sous les drapeaux comme sergent de septembre à décembre 1955 à Tours (base de l’armée de l’Air). Il obtint en 1956 à la suite d’un stage au CREPS de la Gironde, le certificat d’aptitude d’éducation physique et sportive. Mais l’administration refusa de le nommer dans le poste qu’il souhaitait, lui préférant un enseignant sans CAPEPS.

Il se maria religieusement en juillet 1958 à Escot (Pyrénées-Atlantiques) avec la fille d’un artisan mécanicien. Le couple eut deux filles qui furent baptisées. Puis « la famille se détacha de la religion sans avoir jamais pratiqué ».

Jean Pardies adhéra au Syndicat national des instituteurs en arrivant à l’ENI en 1948 et à la FEN-CGT dont il fut le responsable à l’ENI de 1949 à 1952. Membre du bureau départemental de la FEN-CGT, il était aussi secrétaire adjoint de la section départementale des jeunes FEN-CGT. Secrétaire cantonal à Accous de 1957 à 1966, il était membre du bureau de la section départementale du SNI. Par la suite, il fut le responsable des retraités du SNUIPP pour le Haut-Béarn.

Responsable de l’Union de la jeunesse républicaine de France de l’ENI (1949-1951) qu’il avait créée, membre du bureau départemental de l’UJRF, il fut délégué aux Congrès mondiaux pour la Paix et le Désarmement général à Berlin-Est en 1951 puis à Varsovie en août 1955. Il adhéra au Parti communiste français en 1956, le jour de la visite d’Henri Martin. Secrétaire de la cellule d’Osse-sur-Aspe, membre du comité de la section communiste d’Oloron, il suivit le stage national de Choisy-le-Roi réservé aux instituteurs communistes en septembre1961. II refusa d’entrer dans le comité de la fédération communiste en 1966 et en 1970. Le PCF le présenta comme candidat au Conseil général en 1970 (155 voix, quatrième position) dans le canton d’Accous. Aux élections municipales de Bidos en 1971, il conduisait la liste de gauche.

Secrétaire cantonal des organisations communistes de la vallée d’Aspe, ainsi que du Mouvement de la paix, du Planning familial, de l’UNICEF, du Secours populaire, d’associations de parents d’élèves, à Escot, il fut secrétaire de l’association de parents d’élèves de 1958 à 1966 et de la section locale de Mutualité agricole. En 1965, pour les élections présidentielles, il créa dans le canton d’Accous, un comité de soutien au candidat unique de la gauche, François Mitterrand. Instructeur départemental des Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active, directeur de colonies de vacances (26 séjours, dont beaucoup furent bénévoles notamment aux sections « montagne »), membre du comité directeur de la colonie de vacances à Aragnouet (Hautes-Pyrénées) qu’il dirigea, initiateur des classes de neiges, du bibliobus, des valises-veillées, militant dans l’antenne de “Peuple et Culture“, animateur culturel dans des stages de ski et des séjours familiaux d’été, il était en outre le secrétaire-adjoint départemental du syndicat des instituteurs-secrétaires de mairie. Il fit aussi partie pendant une vingtaine d’années d’une troupe de théâtre et de chant animant des fêtes scolaires ou des soirées du Secours populaire. En outre, il était actif dans le club oloronais de cyclotourisme.

Pendant quelques années, Jean Pardies fut le secrétaire des « Amis de vieilles pierres » pour la défense du patrimoine qu’il contribua à fonder à Oloron. En 1987, il publia avec le photographe Claude Roux un album sur L’art roman à Oloron-Sainte-Marie, composé à partir des connaissances accumulées comme guide bénévole de visites pour l’office du tourisme, ouvrage qui fut réédité en 1992 au profit de l’UNICEF. En 1993, il présenta lors du congrès des Sociétés historiques et scientifiques à Pau, une communication sur « Les ornements sacerdotaux de la cathédrale d’Oloron-Sainte-Marie ». Il réalisa aussi un diaporama sur le trésor de la cathédrale. Enfin, il constitua une importante collection de photographies et de diapositives sur la vie des populations et de ses écoles de la région qui servirent d’illustrations à plusieurs réunions, causeries avec projection de films montés par lui, organisées dans la vallée d’Aspe, en liaison avec les archives départementales et l’UFOLEIS qu’il animait depuis 1951, pour promouvoir l’éducation civique par le film. Ainsi en 1996 furent programmés des films sur l’ONU, sur le conflit israélo-palestinien, sur Hiroshima, sur l’Occupation s’ajoutant notamment à des expositions sur la Première Guerre mondiale. Après mai 1968 où il représenta les enseignants du Haut-Béarn lors des manifestations, il participait à des émissions culturelles de Radio Oloron sur l’histoire, la littérature, le chant et la poésie béarnaise. En 2015, il était toujours responsable du ciné-club de l’amicale laïque d’Oloron dans le cadre de la Fédération des œuvres laïques, avec des séances scolaires et tout public.

Avec les écoles et diverses organisations, à partir de 1987, Jean Pardies organisa, sous l’égide de l’Amicale laïque, le parrainage culturel et humanitaire avec l’école d’Adjaho (Bénin) avec envoi de livres, de petit matériel scolaire et sportif, de médicaments pour la population.

En 2015, toujours responsable du Secours populaire et de l’UNICEF, secrétaire de la cellule intercommunale du PCF, membre de l’association « Agir contre le colonialisme aujourd’hui », Jean Pardies diffusait régulièrement l’Humanité-Dimanche. En outre, il animait le groupe des donneurs de sang et d’organes depuis les années 1950. Membre actif de l’Amicale du camp de Gurs où furent internés de nombreux républicains espagnols, il assurait le secrétariat de l’amicale des anciens déportés du Haut-Béarn.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147474, notice PARDIES Jean, Roger par Jacques Girault, version mise en ligne le 24 juin 2013, dernière modification le 22 avril 2022.

Par Jacques Girault

Jean Pardies et son projecteur cinématographique à la fin des années 1990.
Jean Pardies et son projecteur cinématographique à la fin des années 1990.

Iconographie : Jean Pardies et son projecteur cinématographique à la fin des années 1990.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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