DEXTRIXHE Catherine, épouse ANCION.

Par Robert Flagothier

Montegnée (aujourd’hui commune de Saint-Nicolas, pr. et arr. Liège), 23 février 1902 – Uccle (Région de Bruxelles-Capitale), 13 décembre 1990. Employée à l’Union coopérative de Liège (pr. et arr. Liège), promotrice et dirigeante du mouvement socialiste coopératif féminin.

Née dans une famille de mineurs de Montegnée, Catherine Dextrixhe effectue des études à l’École moyenne de Seraing et puis suit, pendant un an, des cours de comptabilité, langues, dactylographie et sténographie dans une école de commerce de Liège, le Cercle polyglotte, où elle obtient un diplôme de sténodactylo en 1918. Elle répond alors à l’offre d’emploi de l’Union coopérative de Liège, société créée en juillet 1918, qui est à l’aube d’un essor extraordinaire. En 1919, Catherine Dextrixhe est engagée par le secrétaire général de l’époque, Joseph Chèvremont, comme employée de bureau au service des achats.

Dès 1923, Catherine Dextrixhe est nommée responsable des Guildes de coopératrices, structure initiée par le responsable de l’Union coopérative, François Logen*. La mission de cette organisation est de développer et d’organiser le mouvement coopératif féminin au niveau de la zone géographique couverte par l’Union coopérative : les provinces de Liège et de Luxembourg, une partie des provinces de Namur, de Brabant et du Limbourg. Elle constitue un comité fédéral régional et s’efforce de créer et de faire vivre des groupes locaux.

En 1937, Catherine Dextrixhe présente un rapport sur la nécessité d’étendre le mouvement des Guildes à tout le pays au Congrès annuel des coopératives de consommation. La Société générale coopérative décide alors de créer un secrétariat national des guildes, avec l’appui de la Prévoyance sociale, et d’en confier la gestion à C. Dextrixhe. Celle-ci quitte l’Union coopérative avec le grade de chef de bureau au service commercial et de secrétaire régionale des guildes. Désormais, elle consacre tout son temps aux guildeuses du pays, avec l’appui des coopératives régionales, en particulier évidemment à Liège, mais aussi dans le Hainaut. En 1939, à Liège, un premier Congrès national des Guildes a pour thèmes : la défense du consommateur, les contrôles des denrées alimentaires et l’action coopérative. À l’époque, la notion de défense des consommateurs est peu connue dans le grand public. « Avec persévérance et habileté, elle œuvra par la parole et la plume à éveiller l’intérêt des ménagères dans l’action coopérative, tout en les éduquant et les instruisant dans la gestion de leur foyer » (voir SERWY, V., 1952).

La Seconde Guerre mondiale met fin à toute action éducative et les coopératives elles-mêmes sont très affaiblies par les événements. Après la guerre, Catherine Dextrixhe relance le mouvement coopératif féminin. En 1946, avec Palmyre Wilmet*, elle rend visite à la Guilde internationale des coopératrices à Londres pour rétablir les contacts rompus pendant six ans. Par la suite, elle organise de nombreux rallyes des Guildes. Elle prépare les congrès nationaux où sont discutés des sujets traitant de la défense des consommateurs et y présente des rapports circonstanciés. Elle fonde la revue mensuelle de la Guilde, Entre nous, en 1946, dont elle s’occupe jusqu’en 1964 (dernier numéro). On y souligne notamment la difficile conciliation entre tâches des ménagères et activités professionnelles, tout en étant attentif à la modernisation de ces tâches.

En 1959, Catherine Dextrixhe, au nom des Guildes, et Irène Pétry*, au nom des Femmes prévoyantes socialistes, créent l’Union féminine pour l’information et la défense des consommateurs (UFIDEC). Cette ASBL, d’inspiration socialiste mais indépendante du mouvement, a pour but la défense du consommateur. L’essor de la grande distribution, la généralisation de l’électroménager et l’apparition des surgelés suscitent une attention particulière.

Au niveau international, Catherine Dextrixhe collabore à la création, en 1961, d’un Comité des Guildes en Lorraine (France) et fait partie de l’Alliance coopérative internationale en tant que membre de la commission « Consommateurs ». Elle est aussi représentante des guildeuses de Belgique à la Ligue internationale des guildes de coopératrices, dont le siège est à Londres, et assiste régulièrement aux Congrès au cours desquels elle présente plusieurs rapports.

Épouse de Joseph Ancion, responsable du département Textile et Confection de l’Union coopérative de Liège depuis 1925, Catherine Dextrixhe prend sa retraite en 1964 à l’âge de soixante-deux ans.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149621, notice DEXTRIXHE Catherine, épouse ANCION. par Robert Flagothier, version mise en ligne le 21 octobre 2013, dernière modification le 16 juillet 2021.

Par Robert Flagothier

SOURCES : Le Peuple, 16 mai 1947, p. 1 – SERWY V., La coopération en Belgique, t. IV : La vie coopérative - Dictionnaire biographique, Bruxelles, 1952 – GUBIN E., JACQUES C., PIETTE V., PUISSANT J. (dir.), Dictionnaire des femmes belges XIXe et XXe siècles, Bruxelles, 2006, p. 205-206.

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