LE BARRIER Marie-Jo [LE BARRIER Marie-José]

Par Paul Boulland

Née le 8 mai 1947 à Ergué-Armel (aujourd’hui commune de Quimper, Finistère) ; professeure auxiliaire d’enseignement ménager puis employée EDF ; syndicaliste CFDT des Côtes-d’Armor, secrétaire de la Fédération CFDT Gaz-Électricité (1986-1993), administratrice puis présidente de la CPAM des Côtes-d’Armor, trésorière de l’ADEC-Armor (2002-2010).

Le père de Marie-Jo Le Barrier, ouvrier ajusteur, était syndiqué à la CGT et fut délégué du personnel. Lecteur de l’Humanité dimanche, il restait toutefois critiques à l’égard des positions du Parti communiste, notamment concernant Israël. La mère de Marie-Jo Le Barrier était ouvrière téléphoniste, également adhérente à la CGT. Marie-Jo Le Barrier était l’aînée des quatre filles du couple. Elle fréquenta l’école privée Sainte-Thérèse à Ergué-Armel, puis l’école publique dès sa construction. Elle poursuivit sa scolarité au cours complémentaire, où elle obtint le BEPC, puis au lycée technique de Quimper, dans la section supérieure préparant aux concours d’enseignement ménager.

Reçue au monitorat d’enseignement ménager en 1967, Marie-Jo Le Barrier devint maîtresse auxiliaire, en septembre 1967, au lycée d’enseignement professionnel de Saumur (Maine-et-Loire). Elle adhéra aussitôt à la CGT. Lors du mouvement de Mai-68, elle participa aux mobilisations dans son établissement et aux manifestations à Angers (Maine-et-Loire). Mutée ensuite à Saint-Nazaire, elle y découvrit une atmosphère beaucoup plus politisée. Elle eut notamment pour collègue Jeanne Macé, épouse de Gabriel Cohn-Bendit* et s’intéressa aux problématiques du planning familial dans lequel elle s’investit comme trésorière. Au cours des années suivantes, elle enseigna à nouveau à Saumur, à Mortain (Manche) et enfin à Vire (Calvados) durant quatre ans. À partir de 1970, elle rejoignit le Syndicat national de l’enseignement technique-Action autonome (SNETAA), affilié à la FEN. Militante syndicale, lectrice de Michel Foucault*, sensibilisée aux méthodes pédagogiques de Célestin Freinet* et attentive à l’émergence de certaines questions de société comme le féminisme ou l’avortement, Marie-Jo Le Barrier nourrit progressivement le sentiment que son travail perpétuait les barrières sociales et les clivages de genre, confinant les jeunes filles dans un rôle subalterne, tout particulièrement dans les régions où elle enseignait. Elle choisit donc de quitter l’enseignement.

Marie-Jo Le Barrier fut embauchée à EDF-GDF le 15 juillet 1975, comme conseillère ménagère au service commercial de Saint-Brieuc (Côte-d’Armor). Son travail consistait à assurer les relations avec les établissements scolaires, les entreprises d’électricité et les associations de consommateurs. Elle adhéra à la CFDT dès ses premiers mois de travail. Elle eut de premières responsabilités au sein de la section syndicale et au bureau du syndicat de Saint-Brieuc entre 1976 et 1982. Parallèlement elle s’investit également dans les activités de l’UD-CFDT des Côtes-d’Armor, notamment sur le terrain de l’information et de la défense des consommateurs qui entrait en résonnance avec ses prérogatives professionnelles. Elle participa ainsi aux activités de l’Association des consommateurs CFDT (ASSECO-CFDT). En 1980, Marie-Jo Le Barrier intégra le comité de l’Union régionale fédérale de Bretagne en 1980. Au début de l’année 1983, elle fut désignée au comité directeur de la Fédération CFDT Gaz-Électricité (catégorie A, désignée par les régions), comme représentante du syndicat de Saint-Brieuc, dans le cadre de l’effort de féminisation des instances voulu par Alain Chupin*, alors secrétaire général adjoint de la fédération. Lors du XXVIIe congrès fédéral (Carcans-Maubuisson, mai 1983), Marie-Jo Le Barrier fut élue au bureau fédéral, chargée du secteur des évolutions technologiques et des conditions de travail. Elle fit dès lors partie de la délégation de la FGE au conseil national de la confédération CFDT, au sein duquel elle participa notamment à la commission féminine confédérale.

Lors du XXVIIIe congrès de la Fédération Gaz-Électricité, Marie-Jo Le Barrier fut élue au secrétariat fédéral, toujours chargée du secteur des conditions de travail. Elle représenta dès lors la CFDT au sein du Conseil supérieur consultatif des comités mixtes à la production, au Comité national hygiène, sécurité et conditions de travail, ainsi qu’au comité national de la médecine du travail. Dans le cadre de ces responsabilités, elle participa notamment à l’élaboration des carnets de prescription. Au niveau du secrétariat fédéral, elle fut également chargée de toutes les questions liées à l’égalité professionnelle entre hommes et femmes dans les entreprises. Marie-Jo Le Barrier quitta le secrétariat fédéral à l’issue du XXXe congrès (Valence, avril 1993) et réintégra l’entreprise. Elle resta toutefois membre du comité national de la médecine du travail jusqu’en 1995. Réintégrée au centre de Saint-Brieuc, elle poursuivit sa carrière comme conseillère au service commercial, puis animatrice promotions et ventes, jusqu’à sa retraite en 2001.

À partir de 1996, à l’instigation de Bruno Léchevin*, Marie-Jo Le Barrier siégea au conseil d’administration de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), organisme paritaire se consacrant à la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail. Elle conserva ce mandat jusqu’en 2005. Parallèlement, à partir de 2001, elle représenta la CFDT au conseil d’administration de la Caisse primaire d’assurance maladie des Côtes-d’Armor, comme administratrice, vice-présidente à partir de 2005, puis présidente à partir de 2010. Sur mandat de la CPAM, elle participa à la création de l’Association pour le dépistage des cancers en Côtes-d’Armor (ADEC-Armor), dont elle fut la trésorière de 2002 à 2010. Elle reste investie sur le terrain syndical, au sein de l’Union territoriale des retraités des Côtes-d’Armor et participe à divers organismes : Conférence régionale de la santé et de l’autonomie, Centre communal d’action sociale de Plérin (Côtes-d’Armor), Comité départemental des retraités et des personnes âgées (CODERPA).

Le compagnon de Marie-Jo Le Barrier retraité, travaillait comme conducteur de travaux dans le bâtiment.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article149679, notice LE BARRIER Marie-Jo [LE BARRIER Marie-José] par Paul Boulland, version mise en ligne le 24 octobre 2013, dernière modification le 29 avril 2022.

Par Paul Boulland

SOURCES : Arch. de la FGE-CFDT (Congrès fédéraux, boîtes 1 J 26-31 ; 13 J 1-3 ; 14 FCE 1-5). — Renseignements et documents fournis par l’intéressée (novembre 2011). — Entretien avec Marie-Jo Le Barrier, novembre 2011.

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