LÉVY Roger

Par Jean-Pierre Besse

Né le 13 février 1901 à Montbéliard (Doubs), fusillé le 8 avril 1944 à Toulouse (Haute-Garonne) ; commerçant, travailleur de la terre ; résistant dans le Lot-et-Garonne, membre de l’Armée secrète (AS) puis des FTPF.

Roger Lévy était le fils d’un négociant. En juin 1939, il épousa Suzanne Weill à Paris (VIIIe arr.). Lors de son mariage, il était domicilié rue de Pétrograd. Son épouse, employée de commerce, était domiciliée à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime).
Commerçant, domicilié 80 rue Sainte-Catherine à Bordeaux (Gironde), il fut mobilisé, comme capitaine de réserve en 1939 et obtint la Croix de guerre en avril 1940. Installé à Sainte-Bazeille (Lot-et-Garonne) — un village édifié près de la Garonne, à la limite du département de la Gironde — , il faisait des travaux de la terre.
Membre de l’AS du Lot-et-Garonne à partir de février 1943, il avait pour pseudonyme René. Il fut arrêté par les autorités allemandes le 7 mars 1944 à Cocumont (Lot-et-Garonne) pour « activité de franc-tireur » alors qu’il était en mission.
Un de ses camarades raconte : « Après le bombardement de la poudrerie de Bergerac par l’aviation alliée, des avions américains ayant été abattus au-dessus de la région, nous avons recueilli une dizaine de survivants qui ont pu atterrir dans notre région et échapper aux miliciens et aux troupes allemandes. Ces parachutistes ayant été groupés par nos soins furent conduits par Roger Levy et ses camarades au petit maquis de Romestaing près de Cocumont. Quelques jours auparavant, deux miliciens de Bordeaux avaient pu réussir à s’introduire dans notre organisation de Résistance. Fort soupçonnés, ils venaient d’être retrouvés par les gens du maquis de Romestaing et sur le point d’être fusillés et démasqués. L’un d’entre eux prétendit avoir à faire une communication secrète dont seul pouvait être informé le chef de la résistance locale, en l’occurrence Roger Lévy. Ce dernier eut l’imprudence de sortir seul du local en compagnie des deux traîtres qui prient la fuite et qu’il fut impossible de rattraper ou d’abattre. Peu de temps après, Roger Lévy voulant avertir un gendarme de Cocumont qui était dans le groupe de résistance locale se trouva en présence des deux miliciens qui, porteurs d’ordre de mission, réussirent à obtenir de la gendarmerie l’arrestation de notre camarade... »
Condamné à mort le 8 avril 1944 par le tribunal militaire allemand pour le Sud de la France à Toulouse (Haute-Garonne) (tribunal allemand de Paris déplacé à Toulouse), il a été fusillé à dix-sept heures,comme otage après un attentat à Toulouse le jour même. Son corps fut retrouvé dans le charnier de Bordelongue (Toulouse) en septembre 1944.
Selon une attestation délivrée en 1964, il est mentionné : « Les hommes du capitaine Lévy rejoignirent par la suite les FTP Bernard Palissy et formèrent sa quatrième compagnie Lévy. »
Il fut homologué Interné Résistant en juin 1965.
Une rue de Sainte-Bazeille porte son nom. Son nom figure, avec vingt-sept autres, sur le monument érigé à Bordelongue, sur le lieu du charnier.

Voir : Toulouse, prison Saint-Michel et charnier de Bordelongue (9 novembre 1943-18 avril 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151080, notice LÉVY Roger par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 12 décembre 2013, dernière modification le 20 novembre 2020.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier 21P 263 215. — Jean Estèbe, Les Juifs à Toulouse et dans le Midi toulousain au temps de Vichy, Toulouse, Presses universitaire du Mirail, 1996. — État civil. — Notes d’André Balent.

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