GRINBLAT Jacques (orthographié souvent par erreur GRIMBLAT Jacques) dit PRIVAS [Dictionnaire Algérie]

Par René Gallissot

Né le 21 mars 1917 à Montreuil-sous-Bois (Seine, France), mort en 1997 ; un des organisateurs pour le PCI (IVe Internationale) de l’action en France contre la guerre coloniale d’Algérie ; à Alger en 1962-1965.

Le père de Jacques Grinblat était sculpteur sur bois en Russie. Il arrive en France avant la révolution soviétique de 1917. Passé par le lycée Voltaire à Paris, Jacques Grinblat, pour avoir pris position contre les procès de Moscou et critiquer les compromis de Front populaire, est exclu des Jeunesses communistes en même temps que Pierre Boussel qui, sous le nom de Lambert, deviend plus tard le chef d’un groupement communiste trotskyste très fermé.

Son internationalisme le fait suivre, en dehors du PCF et en marge de la SFIO, le mouvement des Jeunesses socialistes ouvrières et paysannes (du nom du parti de Marceau Pivert), dont il devient un des dirigeants. Il en est exclu 1939 pour ses relations avec la tendance trotskyste du journal La Vérité, animée par Pierre Franck.

Dans la clandestinité sous occupation allemande, il participe à la constitution des Comités communistes internationalistes qui se fondent en 1944 dans le Parti communiste internationaliste, section de la IVe Internationale ; il appartient depuis lors à la direction du PCI et de la IVe Internationale.

Jacques Grinblat anime particulièrement les actions contre les opérations coloniales, contre la guerre d’Indochine puis, avec un engagement extrême, contre la guerre coloniale d’Algérie. Il est un des premiers condamnés en France pour ces activités dites anti-françaises.

À l’indépendance, il est aussi un des premiers à gagner l’Algérie pour se mettre au service de la Révolution algérienne dans le groupe trotskyste de Pablo (Michel Raptis), que l’on désigne souvent comme étant celui des « pieds-rouges » autour du président Ben Bella. Ils soutiennent particulièrement les efforts d’autogestion définie comme socialiste.

De retour en France après le coup d’État du colonel Boumédienne en 1965, Jacques Grinblat lance le Mouvement des Volontaires pour le Viet-Nam (alors en guerre contre les USA) qui recueillit des centaines d’inscriptions dans toute l’Europe et l’Afrique du Nord. En 1965, il avait été exclu, avec Pablo, de la IVe Internationale.

Marié une première fois à Montreuil en mars 1939, il divorça en 1946 et se remaria à Suresnes avec Jacqueline Aubourg le 16 avril 1982.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151463, notice GRINBLAT Jacques (orthographié souvent par erreur GRIMBLAT Jacques) dit PRIVAS [Dictionnaire Algérie] par René Gallissot, version mise en ligne le 24 décembre 2013, dernière modification le 24 décembre 2013.

Par René Gallissot

SOURCES : Notice par R. Prager dans Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, op.cit., t.30. — Sylvain Pattieu, Les camarades des frères. Trotskistes et libertaires dans la guerre d’Algérie, Syllepse, Paris 2002.

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