PIETERS Augusta, Renée [née DOLÉ]

Par Gilles Pichavant

Née le 23 février 1921 à Dieppe, quartier du Pollet (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; communiste ; militante de l’Union des femmes françaises.

Orpheline de Victor Léon Dolé, un marin tué le 13 novembre 1922 à Dieppe dans un accident de travail sur une drague, à l’âge de 29 ans, et de Augusta Marguerite Druost, ouvrière de la Viscose à Arques-la-Bataille, puis de l’usine de trituration d’huiles Robbe à Dieppe, élève à l’école Florian située rue de l’abattoir à Dieppe, elle obtint brillamment son certificat d’étude en étant première du canton.

Elle fut apprentie couturière à Rouen au début de l’occupation. A cette époque elle habitait rue de 3 journées, dans le même immeuble que Marcel Dufriche, secrétaire fédéral du PCF clandestin, avec lequel son frère Victor était en relation.

Au début de l’année 1941, elle travailla dans les fermes comme couturière. Cela lui permit de ravitailler Marcel Dufriche. C’est à cette époque qu’elle croisa celui qui deviendra son second mari, après guerre, Charles Pieters qui était affecté au groupe FTPF Normandie, sous le commandement de Fernand Châtel, puis interrégional technique, chargé de l’expédition du matériel dans sept départements. Mariée avec un cheminot, elle utilisa les facilités de circulation, et transporta des valises pour la Résistance, en montant prioritairement dans des wagons réservés aux allemands pour ne pas, disait-elle, risquer de fouilles. Elle devint agent de liaison entre Marcel Dufriche, Lucien Lemaire, et Raymonde Goasdoue à Dieppe.

À la Libération elle contribua avec Jeanne Poirson et Henriette Choplin à la création de l’Union des femmes françaises à Dieppe. Elle participa à des manifestations réclamant la mort du maréchal Pétain, et prit la parole devant 2000 personnes réunies place nationale.

Elle se sépara de son premier mari, et épousa Charles Pieters le 16 octobre 1946. Celui-ci ayant des responsabilités au parti communiste, le couple partit vivre en région parisienne. Elle fut alors standardiste, même si elle s’arrêta bientôt pour se consacrer bénévolement à l’UFF. Elle participa à la création de l’association « Arts et Culture » dans le 18e arrondissement.

Le couple revint à Dieppe en 1956. Augusta Pieters se consacra alors à y relancer l’UFF, avec l’aide de Germaine Pican, la responsable départementale. Elle milita parallèlement au parti communiste, et participa à la création d’une association « Arts et Culture », similaire à celle qu’elle avait crée à Paris. Elle en fut la principale animatrice, aidée par sa fille Jacqueline. A la même époque elle créa un groupe local des « Vaillants et des vaillantes », avec Colette Major.

Elle fut candidate aux élections municipales de 1959, en 5e position sur la liste présentée par le parti communiste à Dieppe, conduite par Léon Rogé ; mais avec 3705 voix, elle ne fit pas partie des 7 élus de la liste.

Pendant la guerre d’Algérie, elle agit, tant à l’UFF qu’au parti communiste, contre la guerre. Dans cette lutte elle côtoya Irénée Bourgois et Pierre Hermantier qui animaient l’action pour la paix sur la localité. Elle diffusa des tracts et des photographies montrant des photos de jeunes morts au combat.

Quant elle prit sa retraite, elle milita à l’Union nationale des retraités et personnes âgées.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article151935, notice PIETERS Augusta, Renée [née DOLÉ] par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 4 janvier 2014, dernière modification le 5 octobre 2017.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : État civil de Dieppe. — Les informations dieppoises au fonds ancien de Dieppe. — Charles Piéters, Témoignages contre l’oubli, Le temps des cerises, 1995.

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