Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson
Né le 11 mai 1911 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), fusillé après condamnation à mort le 6 mai 1944 à L’Épine (Marne) ; chef de chantier ; résistant ; FFC au titre du réseau Action D.
Charles Robinot était le fils de Charles Justin Robinot, journalier, et d’Eugénie Julia Villemont, sans profession. Il avait épousé Claire Louise Jacquinet le 27 décembre 1930 à Champigneules (Meurthe-et-Moselle) alors qu’il était encore mineur et il avait été adopté par la Nation en vertu d’un jugement du tribunal civil de Nancy (Meurthe-et-Moselle) en date du 8 juillet 1931. Le couple était domicilié à Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne), où Charles Robinot exerçait la profession de chef de chantier.
Il rejoignit le groupe CDLR-BOA-CDP3 (Ceux de la Résistance-Bureau des opérations aériennes-région CDP3) de Châlons-sur-Marne dirigé par Robert Tritant. Il participa avec Robert Clément et Roger Fleury au sabotage d’un train à Loisy-sur-Marne le 26 août 1943. Il a aussi fait partie du groupe qui a saboté vingt-cinq camions devant la Felkommandantur 531 rue Pasteur à Châlons-sur-Marne le 31 août 1943.
Il a été arrêté le 9 septembre 1943 à Châlons-sur-Marne, lors de la vague d’arrestations qui démantela le groupe Tritant. Condamné à mort le 24 avril 1944 par le tribunal militaire allemand FK 531 de Châlons-sur-Marne pour appartenance à un groupe de résistance et participation à des attentats contre des voies ferrées, il a été fusillé le 6 mai 1944 sur le terrain de La Folie à L’Épine, avec quatre autres membres du groupe Tritant : Marcel Bertin, Robert Clément, Roger Fleury et Robert Tritant.
Le tribunal civil de première instance de Châlons-sur-Marne a rendu le 2 juin 1944 un jugement déclaratif de décès transcrit le 12 juin à l’état civil de Châlons sous le numéro 470, qui le déclare « décédé à Châlons-sur-Marne le 6 mai 1944 à sept heures cinquante et une minutes ».
Après l’exécution, le corps de Charles Robinot a été inhumé dans le cimetière de l’Est de Châlons, avant d’être exhumé et transféré dans un cimetière dont la localisation n’a pas pu être déterminée.
Charles Robinot a été reconnu « Mort pour la France » en 1945. Il a été homologué FFC au titre du réseau Action D. Le titre d’Interné-résistant lui a été décerné, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 3 juillet 1946, publié au JO du 11 juillet 1946.
Dans la Marne, le nom de Charles Robinot est inscrit sur la plaque commémorative de la Butte des fusillés à L’Épine et sur le monument aux morts de Châlons-en-Champagne.
Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson
SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 515366. – Arch. CH2GM-Marne, Direction de l’état civil et des recherches, dossier de Brinon, B7/1124, numéro 018432. – Arch. Dép. Marne, M 7463, exécutions par les Allemands 1941-1944, M 4774, fusillés ou exécutés par les Allemands, liste dressée à la demande du ministère de l’Intérieur en octobre 1944. – Arch. Comité d’histoire de la 2e Guerre mondiale (Marne), Rapport sur l’activité du groupe Tritant, réseau Action BOA-CDP3, effectué par Yves Bouteille, Châlons-sur-Marne, 7 février 1949. – Pierre Gillet, « Châlons sous la botte. Souvenirs de la Résistance à Châlons-sur-Marne et dans l’arrondissement (1940-1945) », Cahiers châlonnais, n° 3, Châlons-sur-Marne, 1983, réédité en 1998. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – État civil, Nancy (acte de naissance) ; Châlons-en-Champagne (transcription du jugement déclaratif de décès).