BASTIDE Jean, Auguste, Rossel

Par Gilles Morin

Né le 7 octobre 1905 à Anduze (Gard), mort le 25 octobre 1995 au Grau-du-Roi (Gard) ; médecin-chef, directeur du sanatorium Hélio-Marin du Grau-du-Roi ; militant et élu socialiste (SFIO, PSA, PSU, FGDS, PS) ; membre du Comité départemental de Libération ; maire du Grau-du-Roi (1965-1973) ; conseiller général d’Aigues-Mortes (1945-1961 ; 1967-1973) ; député du Gard (1973-1978).

Jean Bastide est né d’un couple d’instituteurs laïques d’origine protestante. Son père était un libre-penseur convaincu qui lui transmit une conviction laïque ardente. Il avait dix ans lorsque son père fut une des victimes de la première guerre mondiale en 1915. Il fut donc élevé par sa mère, avec ses deux sœurs et son frère qui sera plus tard maire de Générargues. Il raconta cette enfance, successivement heureuse puis difficile dans un chapitre de ses mémoires intitulé « Enfance sans pilote ». Boursier, il suivit les cours du lycée de Nîmes. À vingt ans, il avait choisi son destin, être médecin et s’engager pour l’idéologie du socialisme démocratique. Il suivit des études médicales et fut nommé médecin-directeur du sanatorium du Grau-du-Roi, où l’on pratiquait l’aérothérapie, le 15 mai 1933.
Franc-maçon, membre de la loge « L’Écho du Grand Orient » à Nîmes, Jean Bastide qui appartenait à la SFIO depuis 1933, fut amené à s’engager après la défaite de 1940. Il raconte, dans ses mémoires, avoir été « belliciste » avec Blum, contre les pacifistes du parti. Gaulliste de la première heure, il diffusa dès l’automne 1940, dans le canton d’Aigues-Mortes et les villages voisins les premières feuilles clandestines d’un mouvement qui se structura autour du journal Combat. En 1942, il participa à la fondation de l’Armée secrète dans son secteur. Il prit de l’automne 1943 au printemps 1944, la direction départementale des Mouvements unifiés de la Résistance et organisa des opérations de repêchage d’armes jetées dans le canal de Palavas par les soldats de l’armée De Lattre, lors de l’invasion de la zone-sud. Il fut responsable du réseau santé du département et rejoignit le maquis en 1944. Il appartint au CDL à la Libération.
Élu conseiller général d’Aigues-Mortes en 1945, confirmé en 1949 et 1955, battu en 1961, il fut réélu en 1967, et porta le projet de Port Camargue, le premier port de plaisance d’Europe. Il fut battu une dernière fois en 1973.
Dès les premiers mois du gouvernement Guy Mollet, il se prononça pour la reconnaissance du fait national algérien en mars 1956. Devenu un des principaux animateurs de la minorité socialiste hostile à la politique algérienne de Guy Mollet et Robert Lacoste, il signa les motions minoritaires et écrivit dans Tribune du socialisme du 18 mars 1958.
Il appela à voter « Non » au référendum de 1958 et fut un des fondateurs du Parti socialiste autonome (PSA) dans le Gard, désigné comme responsable fédéral de ce parti en décembre 1958. Au 1er congrès du PSA, en mai 1959, à Montrouge, il se présenta sans succès à la commission administrative permanente de ce parti, mais fut élu à la "Délégation du congrès ». Secrétaire de la fédération PSU du Gard en 1960-1962, il fut candidat de ce parti aux cantonales de juin 1961 et était entré au comité politique national du PSU en avril 1961.
Jean Bastide revint à la SFIO en 1962, lorsqu’elle entra dans l’opposition. Il fut membre de la commission exécutive de la FGDS du Gard en 1966-1968. Il fut un des signataires de la motion Mermaz pour le congrès d’Épinay et, après le congrès, premier secrétaire de la fédération du Gard du Parti socialiste.
Jean Bastide fut élu député socialiste du Gard en 1973-1978.
Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur au titre de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15868, notice BASTIDE Jean, Auguste, Rossel par Gilles Morin, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 17 janvier 2019.

Par Gilles Morin

ŒUVRE : Profession de foi d’un enfant du siècle, Pont-Saint-Esprit, La Mirandole, 1995, 281 p.,

SOURCES : Arch. Nat., F/1a/3228 ; F/1cII/270 ; F/1cII/276 ; F/1cII/309 ; F/1cII/703 ; CAC, 19830172, article 69. — Arch. OURS, dossiers Gard. — Arch. FJJ, dossier Pierre Mauroy, fédération du Gard. — Tribune socialiste, 7 mai 1960, n° 41, 3 juin 1961, 1er juillet 1960. — Fichiers adhérents du PSU. 2/APO/2, arch. de la FGDS. — André Combes, La Franc-Maçonnerie sous l’Occupation, Paris, éditions du Rocher, 2001, p. 286. — État civil du Grau-du-Roi.

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