SCHRECKLER Georges

Par Léon Strauss

Né le 11 juillet 1901 à Erstein (Basse-Alsace annexée) , mort le 26 janvier 1932 à Strasbourg (Bas-hin), journaliste ; communiste, puis communiste d’opposition dans le Bas-Rhin ;secrétaire régional des Jeunesses communistes en 1925, rédacteur de L’Humanité (édition allemande en 1924 et 1926, secrétaire de la fédération communiste du Bas-Rhin en 1928-1929, secrétaire du sous-rayon de Strasbourg du KP-O ; conseiller général du Bas-Rhin (1931-1932).

Secrétaire de l’Entente des Jeunesses Communistes d’Alsace et gérant responsable de son organe mensuel L’Avant-Garde (édition allemande), Schreckler fut rédacteur responsable de L’Humanité (édition allemande) du 18 mai au 25 août 1924 et du 17 février au 30 avril 1926 (date du transfert de ce quotidien de Strasbourg à Metz). En cette qualité, il fut condamné le 3 novembre 1925 à six mois de prison, pour provocation de militaires à la désobéissance dans un but de propagande anarchiste par le tribunal correctionnel de Strasbourg.

Il fut candidat du PC aux législatives de 1928 à Molsheim (Bas-Rhin) et recueillit 13% des exprimés au 1er tour et 3% au second. Secrétaire de la fédération communiste du Bas-Rhin, conseiller municipal d’Erstein (Bas-Rhin), il fut relevé de ses fonctions par le Comité central du PCF, puis exclu du parti le 24 juillet 1929. Après la constitution du Parti communiste (opposition), il fut secrétaire de son sous-rayon de Strasbourg et gérant de son journal, die Neue Welt. En décembre 1930 à Berlin, il fut désigné comme représentant de l’Alsace-Lorraine à la direction internationale de l’Internationalen Vereinigung der Kommunistischen Opposition (IVKO). Il fut appréhendé par la police au cours d’une manifestation interdite place Kléber à Strasbourg le 1er août 1931. Le 25 octobre 1931, il fut élu au second tour avec l’appui des autonomistes et de l’UPR (Union populaire républicaine, cléricale-autonomisante), conseiller général à Strasbourg-Ouest, contre Federlin, démocrate, et Louis Koessler*, socialiste. Dès la première séance, il présenta un voeu de protestation contre les obstacles mis par l’administration à l’entrée en jouissance des retraites des anciens combattants alsaciens et lorrains, ayant servi dans l’armée allemande. Il accusa de mensonge le préfet Roland-Marcel qui lui répondit qu’il ne mentait jamais, il s’écria alors : "Heureux Alsaciens que nous sommes ! nous avons donc un préfet français qui ne ment pas. C’est le premier."

Il mourut trois mois plus tard. Son corbillard orné de la faucille et du marteau fut suivi par les principaux chefs de la coalition autonomiste, notamment l’abbé Gromer. En avril 1935, à la suite de l’interdiction par le préfet d’une assemblée des communistes dissidents strasbourgeois au Théâtre de l’Union, une manifestation fut organisée sur sa tombe au cimetière de Strasbourg-Cronenbourg, avec la participation des autonomistes de la Landespartei et du Parti progressiste. Des discours y furent prononcés par le maire Charles Hueber*, le député Jean-Pierre Mourer* et le leader de la Landespartei, Charles (Karl) Roos.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article158851, notice SCHRECKLER Georges par Léon Strauss, version mise en ligne le 14 mai 2014, dernière modification le 14 mai 2014.

Par Léon Strauss

Sources : Arch. Nat., F7 13182. — Arch. dép. Bas-Rhin, 98 AL 634, 98 AL 674, 98 AL 1064, 102AL47. — La France de l’Est , 4 novembre 1931. — La République, 5 novembre 1931. — R. Antz, Der Nachruf eines Arbeiters, poème, Neue Welt , 6 février1932. — Elsässer Bote, 10 février 1932. — Bulletin de l’Office régional d’Information, 10 avril 1935. — F. G. Dreyfus, La vie politique en Alsace, 1919-1936, Paris, 1969, p.151,152,172,173. — Y. Bastien, Die Neue Welt en 1929-1930 , maîtrise Strasbourg II, 1973. — P. Zind, Elsass-Lothringen, Alsace-Lorraine, une nation interdite, Paris, 1979 - K. H. Tjaden, Struktur und Funktion der "KPD-Opposition" (KPDO), Hannover, 1983, p.268. — DBMOF, 41, 1992, p.186-187. — C. Lorentz, La presse alsacienne au XXe siècle, Strasbourg, 1997, p.30,180, 286. — Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, 34, p. 3539. — Marie David, Les communistes autonomistes bas-rhinois dans l’entre-deux-guerres, DEA Metz, 2003-2004. — Photo de ses obsèques dans Le Messager d’Alsace, 10 février 1932.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable