GRÉGOIRE Marius, Marcel

Par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré

Né le 14 avril 1896 à Graville-Sainte-Honorine (Seine-Inférieure,Seine-Maritime), mort au Havre (seine-Inférieure,Seine-Maritime) le 28 janvier 1955 ; jointeur, cheminot, ouvrier des produits chimiques, ouvrier des PTT puis docker charbonnier ; syndicaliste de la CGTU puis de la CGT ; communiste.

Fils d’un cheminot, Marius Grégoire était jointeur à Saint-Romain-de-Colbosc près du Havre lorsqu’il fut mobilisé dans « l’artillerie anti avions » le 10 août 1916 et le 16 mars 1919, il fut affecté à la Compagnie des chemins de fer de l’État. Libéré le 2 octobre 1919, il démissionna des chemins de fer le 10 juillet 1920 pour une entreprise de produits chimiques du Havre, selon son registre matricule.

Communiste de la première heure, Grégoire fut à l’origine de la fondation du syndicat unitaire (CGTU) des Produits chimiques du Havre le 1er juillet 1923. Élu secrétaire, il était assisté de Fernand Lestiboudois (secrétaire adjoint), de Marcel Varin (trésorier) et de Jean Louarn (trésorier adjoint). Si la déclaration en préfecture annonçait 400 adhérents, un rapport de police lui attribuait une vingtaine de membres en 1926. Cette initiative s’inscrivait dans la stratégie des minoritaires communistes de l’Union locale unitaire du Havre conduits par Henri Gautier pour mettre sur la touche les anarcho-syndicalistes et leur secrétaire général Jean Le Gall. Réélu en 1924, il siégeait à la commission administrative de l’Union locale et ce fut au cours d’une de ses séances qu’ il déposa une motion en faveur de l’unité syndicale au sein de la CGTU, s’opposant ainsi violemment à la majorité de tendance anarcho-syndicaliste. Le syndicat cessa d’exister en 1926 lorsqu’il fut embauché comme ouvrier de main d’œuvre exceptionnelle aux PTT.

Catalogué comme communiste très actif, arrêté lors d’une manifestation pour port d’arme prohibée, il fut condamné à deux mois de prison le 20 avril 1934 par le tribunal correctionnel du Havre.

En 1939, il participa, au Havre, à une manifestation contre le jugement à Leipzig de Torgler, Dimitrov et Popov, poursuivis pour l’incendie du Reichstag.

Devenu docker-charbonnier, Marius Grégoire fut élu secrétaire du syndicat des ouvriers charbonniers du port du Havre en janvier 1946, puis réélu le 12 mars 1947. Le syndicat comptait 94 membres.

Marius Grégoire s’était marié à Saint-Romain-de-Colbosc le 16 octobre 1919 avec Suzanne Saint-Denis et il demeurait 10 rue Charlemagne en 1919 puis 22 rue Reine Beillie en 1939, date à laquelle il était toujours de tendance communiste selon la police.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article159233, notice GRÉGOIRE Marius, Marcel par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 21 avril 2022, dernière modification le 21 avril 2022.

Par Gilles Pichavant, Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Dép. de Seine-Maritime, cote 71617, Sûreté générale rapports mensuels des commissaires spéciaux, 10 MP 1410 bis syndicats dissous après 1936, 4 MP 2886 Fiches individuelles des militants syndicaux, 2 Z P 184 Réunions de l’Union locale, État civil, Matricule militaire.

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