BAZERQUE Louis

Par Guy Herbreteau

Né le 23 août 1913 à New York (États-Unis) ; facteur mixte puis intérimaire ; syndicaliste CGT et communiste des Hautes-Pyrénées.

Émigré aux États-Unis pour échapper à la misère qui régnait dans les Pyrénées, le père de Louis Bazerque fut tué à la guerre le 1er février 1915, à l’âge de vingt-six ans. Revenu en France où il fut scolarisé à l’école primaire puis supérieure, il travailla, de 1931 jusqu’à son service militaire, dans une toute petite ferme.
Il entra au chemin de fer le 27 janvier 1937 au cadre permanent comme facteur mixte à Sarrancolin (Hautes-Pyrénées) au service Exploitation de la Compagnie PO-Midi. Mobilisé du 28 août 1939 au 13 juillet 1940, il ne retrouva pas son poste à son retour et fut mis à la disposition de l’inspecteur pour assurer des remplacements. Promu le 1er janvier 1943 facteur mixte intérimaire à Pau (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), il fut muté sur sa demande le 1er septembre 1943 à Tarbes (Hautes-Pyrénées). Il sera nommé intérimaire de 2e classe le 1er janvier 1947. Son action syndicale et les nombreux blâmes qui s’en suivirent, lui vaudront de ne bénéficier d’aucune promotion durant vingt-et-un ans et huit mois, jusqu’à sa retraite en 1968, alors qu’il avait passé les examens lui permettant d’accéder à l’échelle 14, et ceci malgré l’absence de blâme pour faute professionnelle ou manquement à l’honneur.
Pendant la guerre, lors de ses remplacements, il participa à des actes de résistance sur son lieu de travail et soutint l’échange d’informations entre résistants espagnols et français.
Syndiqué à la CGT depuis le 1er mars 1937, il explique son engagement syndical et politique par le fait qu’il était orphelin d’un père tué à la guerre et qu’il était contre « les marchands de canons et les traîne-sabres ». Aux premières désignations de candidats après la Libération, Louis Bazerque fut nommé premier suppléant sur l’insistance du premier titulaire qui, pointeur-releveur, se sentait peu compétent pour assister aux contrôles des examens professionnels. Il sera par la suite élu au comité du travail, au comité mixte collectif d’arrondissement Exploitation (EX) et délégué à la sécurité. Au niveau régional il fut délégué auprès du chef de service EX, délégué à la sécurité puis ensuite délégué du personnel auprès du directeur régional et au comité mixte régional. Il fut également suppléant auprès du directeur général de la SNCF, en 1951 au moins.
Syndiqué au syndicat de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), où il avait été détaché pour assurer les remplacements, il fut proposé comme secrétaire du secteur de Tarbes en juillet 1950, responsabilité qu’il exerça ensuite pendant six ans au moins, peut-être au-delà. Par la suite, il fut également membre du bureau de l’Union Sud-Ouest, membre de la commission administrative de la Fédération des cheminots en 1956-1957 au moins, et membre du bureau de l’Union départementale CGT des Hautes-Pyrénées.
Après avoir été membre fondateur d’une section socialiste SFIO en 1934, parti qu’il avait quitté au moment de l’éviction des communistes de la CGT et du décret Albert Serol, il avait adhéré au Parti communiste en 1944. Membre du bureau de la section de Tarbes-Nord en 1957, secrétaire en 1959, il fut aussi membre du comité fédéral de la Fédération PCF des Hautes-Pyrénées en 1953 et jusqu’en 1956, du bureau fédéral de 1956 à 1963 (en tant que responsable du parti chez les cheminots).
En 1945, il avait été élu conseiller municipal dans une petite commune et s’était représenté à plusieurs reprises à des élections municipales et cantonales.
Il militait également au Mouvement de la paix.
Marié, puis veuf depuis 1956, il était père d’une fille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article15997, notice BAZERQUE Louis par Guy Herbreteau, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 26 août 2021.

Par Guy Herbreteau

SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Arch. comité national PCF, comités fédéraux du PCF. — Renseignements communiqués par Louis Bazerque. — Notes de Jean-Pierre Bonnet.

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