BELGODERE Émile

Par Jacques Girault, Pascal Torre

Né le 26 mai 1930 à Saint-Pierre de Venaco (Corse), mort le 2 janvier 2002 à Nice (Alpes-Maritimes) ; instituteur ; militant communiste en Corse chargé des questions agricoles, militant du MODEF.

Fils d’un employé à la Compagnie ferroviaire corse, athée et militant communiste, originaire de Calvi, Émile Belgodere suivit sa scolarité primaire à Vivario et obtint le baccalauréat à Corte. Il effectua son service militaire dans les Chasseurs alpins à Barcelonnette (Alpes-de-Hautes-Provence) et participa à une grève de la faim pour ne pas partir en Algérie.

Émile Belgodere se maria exclusivement civilement en 1958 avec Martine Casanova, issue d’une famille communiste, nièce de Laurent Casanova, qui enseignait les lettres au lycée agricole de Borgo. Ils eurent deux enfants.

Émile Belgodere commença comme instituteur auxiliaire dans le Cortenais et en Balagne. Il adhéra au Parti communiste français en janvier 1950. Membre du secrétariat fédéral de l’Union de la jeunesse républicaine de France (1952-1955), il fut successivement membre du bureau de la section communiste de Corte (1950-1951), secrétaire de la section de Saint-Laurent (1954) puis de Venaco (1964-1966). La diversité des localités où il exerça ses responsabilités s’expliquait par ses mutations professionnelles successives. Selon le secrétariat de la fédération, il était « à la base du redressement du parti en Balagne ». S’appuyant sur son réseau familial, il y déploya une intense activité en faveur de la paix en Algérie et au Vietnam. Membre du comité de la fédération communiste en 1959, il fit deux ans plus tard, partie du bureau de la fédération et conserva cette responsabilité jusqu’en 1977. Toutefois, selon le secrétariat du PCF, il y avait, en avril 1961, trop d’enseignants parmi les membres du bureau fédéral. Devenu permanent à partir de 1964, Belgodere suivit les cours de l’école centrale du PCF d’un mois en 1966.

Parallèlement à son engagement politique, Émile Belgodere fut membre du Syndicat national des instituteurs de 1959 jusqu’à la fin de sa carrière en 1981. Son statut d’instituteur rural le conduisit à privilégier son travail politique dans les campagnes. Dès 1958-1959, il fonda les premiers syndicats d’éleveurs puis une fédération dont il devint le premier président en 1964. Cette même année, la fédération du PCF lui attribua la responsabilité du travail à la campagne. En 1966, il adhéra au Mouvement des exploitations familiales (MODEF) et en devint l’un des principaux responsables jusqu’en 1981. Durant cette période, il brigua à plusieurs reprises les suffrages des électeurs du canton de Venaco.

Dans les années 1970, Émile Belgodere rencontra l’hostilité de certains membres du PCF. Il contribua à endiguer l’influence grandissante du mouvement nationaliste. En 1977, à la suite de dissensions avec des élus communistes du canton de Venaco, il ne reçut pas le soutien des dirigeants départementaux. Ce désaveu, vécu difficilement, élargit le fossé apparu avec l’organisation communiste. En 1981, il quitta le PCF et cessa toute activité militante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article16125, notice BELGODERE Émile par Jacques Girault, Pascal Torre, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 15 octobre 2021.

Par Jacques Girault, Pascal Torre

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Sources orales. — Notes de Paul Boulland.

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