RICHARD Louis

Par Jacques Defortescu

Né le 18 décembre 1900 à Cherbourg (Manche) ; membre de la commission exécutive du syndicat des métaux CGT du Havre, membre du Parti communiste français, mort en déportation à Auschwitz le 8 août 1942, faisait partie du convoi du 6 juillet 1942.

Louis Richard à son arrivée à Auschwitz en juillet  1942
Louis Richard à son arrivée à Auschwitz en juillet 1942

Louis Richard naquit à Cherbourg (Manche), fils de Joséphine, Mathilde Hamel et de Louis, Auguste, Alexandre Richard, charpentier.
Louis Richard était secrétaire de la section syndicale CGT des Tréfileries et Laminoirs du Havre , il habitait au 76 boulevard Sadi-Carnot (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) dans une maison jouxtant l’entreprise. En 1940, avec Louis Eudier, il créé un syndicat clandestin en se servant comme couverture du syndicat légal autorisé jusqu’au 9 juillet 1941.

Il fut arrêté avec Louis Eudier et Gaston Mallard le 12 juillet 1942 par la police allemande, à son domicile. Ecroué à la prison du Havre, il fut ensuite transféré à la prison Bonne Nouvelle de Rouen. Un matin de juillet 1941, vers 4 ou 5 heures - selon le récit de Louis Eudier - la police allemande les avait fait descendre pieds nus les escaliers métalliques de la prison, comme pour une exécution : leurs camarades internés leur firent d’ailleurs une haie d’honneur. Ils furent transférés en train pour le camp allemand de Royallieu à Compiègne

A Compiègne, Louis Richard faisait partie de l’organisation communiste clandestine dans un groupe de trois (triangle) de Seine-Inférieure, avec Louis Eudier qui venait d’adhérer au Parti communiste et Gaston Mallard. Il fut désigné par Georges Cogniot, le doyen du camp, pour faire partie d’une nouvelle équipe de cuisiniers (avec Gaston Mallard, Louis Morel, Jean Tarnus, Louis Eudier, Legal et Georges Terrier).

Le 8 décembre 1941, en réponse aux demandes du Haut commandement militaire dans le but de former un convoi de 500 personnes vers l’Est, la Feldkommandantur 517 de Rouen avait établi une liste de 28 communistes : « actuellement au camp de Compiègne et pour lesquels est proposé un convoi vers l’Est. Cette liste a été complétée de quelques personnes arrêtées à la suite de l’attentat du Havre du 7 décembre 1941 ».

Louis Richard fut alors déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 ». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes en tout au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les « Judéo-bolcheviks » responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.

A son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942, Louis Richard fut immatriculé sous le numéro « 46053 » selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d’Etat d’Auschwitz.

Louis Richard mourut à d’Auschwitz le 8 août 1942, d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz et destiné à l’état civil de la municipalité d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 3 page 1005).

Louis Richard est déclaré « Mort pour la France ». La mention « Mort en déportation » est apposée sur son acte de décès (Journal Officiel du 14 décembre 1997). Cet acte porte la date de décès du 9 août 1942 à Auschwitz, qui est celle portée sur le registre de l’infirmerie d’Auschwitz.

Une délibération du Conseil municipal du Havre du 9 juillet 1956 a donné son nom à une rue du Havre dans le quartier de Vallée-Bereult.
La cellule du PCF des Tréfileries portera également son nom. Une plaque commémorant sa disparition fut apposée à l’entrée de l’usine en 1956.
Chaque 12 septembre au moment des cérémonies de la Libération du Havre, et jusqu’à la fermeture de l’usine des Tréfileries et laminoirs du Havre en 1984, une délégation syndicale venait fleurir la plaque à la mémoire de Louis Richard.
Louis Richard avait épousé Marie, Jeanne Le Guern le 12 avril 1926 à Brest.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article163002, notice RICHARD Louis par Jacques Defortescu, version mise en ligne le 23 août 2014, dernière modification le 27 décembre 2018.

Par Jacques Defortescu

Louis Richard à son arrivée à Auschwitz en juillet 1942
Louis Richard à son arrivée à Auschwitz en juillet 1942

SOURCES : Louis Eudier, Notre combat de classe et de patriotes (1934- 1945), op. cit. — Déportés politiques à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942-Biographies et articles historiques de Claudine Cardon- Hamet. — Le fil rouge, n° 45, Revue de l’Institut CGT d’Histoire Sociale de Seine-Maritime.

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