FERGEAULT Paul, Marie, René

Par Michel Thébault

Né le 7 mai 1914 à Latillé (Vienne), exécuté sommairement le 27 juin 1944 à Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne) ; gendarme ; résistant FTPF.

Il était le fils de Paul Théodore Fergeault et de Madeleine Marie Mathilde Genet. Après son service militaire de deux ans effectué au 21e Régiment d’Infanterie coloniale, Paul Fergeault s’engagea dans l’armée. Il devint caporal-chef en 1937. En 1938, il choisit de passer dans la Garde. Élève garde à Ancenis, il fut nommé après sa titularisation à la 22ième Légion de Garde républicaine mobile à Drancy. Chef de section au début 1940, il n’est pas engagé dans les combats de 1940, son unité restant affectée au service intérieur.

Après la défaite de juin 1940, il demanda à entrer dans la gendarmerie et fut affecté pour son premier poste à la brigade de Rivarennes (Indre-et-Loire). Marié depuis le 8 octobre 1935 à Cherves (Vienne) avec Henriette Paulette Fourrié, père de deux enfants, et désirant se rapprocher du Poitou, il fut affecté en juillet 1943 à la brigade de Lezay (Deux-Sèvres). Il entra rapidement en contact avec un ancien camarade de lycée, Georges Debiais, marchand de grains à Saint-Sauvant (Vienne) et engagé dans la résistance (FTPF) dans ce secteur limitrophe des Deux-Sèvres. Les responsables locaux de la Résistance lui demandèrent de rester à son poste où il rendit des services pour la protection des résistants, des réfractaires au STO et le renseignement.

Le 12 juin 1944, des maquis FTPF de la région libérèrent le camp d’internement de Rouillé (Vienne) qui enfermait essentiellement des communistes, républicains espagnols et « étrangers indésirables ». Une partie des détenus libérés (dont un groupe de Républicains espagnols) formèrent sous la direction de Marcel Papineau un maquis, avec des éléments français (réfractaires du STO, évadés de l’Hôtel Dieu de Poitiers …). Ce maquis se constitua en forêt de Saint Sauvant. Dès le lendemain de la libération du camp de Rouillé, le 13 juin, Paul Fergeault le rejoignit et se vit confier sous l’autorité de Marcel Papineau l’encadrement des éléments français du camp avec le grade de lieutenant. Il fut considéré comme déserteur par la gendarmerie à la date du 15 juin et son signalement diffusé sur tout le territoire.

Le 27 juin 1944, une colonne de répression motorisée de plus de 1500 hommes de la SS et de la Wehrmacht, renforcée par des miliciens français, encercla le maquis de Saint-Sauvant. Au cours d’un dur combat, cinq maquisards furent tués ainsi que le chef du maquis Marcel Papineau (dont le corps fut retrouvé le lendemain à quelque distance). Les autres au nombre de 25, dont le groupe de Paul Fergeault à court de munitions durent se rendre. Capturés et maltraités, ils furent exécutés sommairement en fin d’après-midi au lieu-dit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne). A l’issue des opérations militaires, l’officier allemand commandant les troupes convoqua le maire de Celle-Lévescault pour lui ordonner d’enterrer les morts. Le maire fit alors appel aux maires des communes voisines de Lusignan et Saint Sauvant pour se répartir les 30 corps. Paul Fergeault fut inhumé avec 7 camarades dans le cimetière de Saint-Sauvant. Ce n’est que le 30 juin 1945 que les corps furent exhumés et identifiés et leurs actes de décès furent inscrits le 25 juillet 1945 à l’état civil de Saint-Sauvant.

Paul Fergeault obtint la mention « Mort pour la France » et fut fait par la gendarmerie sous-lieutenant à titre posthume. Il reçut à titre posthume la médaille militaire et la médaille de la Résistance. Son nom est inscrit sur les monuments aux Morts de Lezay et de Celle-Lévescault, ainsi que sur la stèle de Vaugeton. Une plaque commémorative est apposée à l’entrée des bureaux de la nouvelle gendarmerie de Lezay. En 2005, son nom fut donné à la 316ième promotion de l’école de gendarmerie de Châtellerault (Vienne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article168651, notice FERGEAULT Paul, Marie, René par Michel Thébault, version mise en ligne le 19 décembre 2014, dernière modification le 28 mars 2022.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Dossier AVCC Caen — Benoît Haberbush. La gendarmerie en Deux-Sèvres sous l’occupation. Geste éditions 2005 — Témoignage André Lombardsite internet « combattants du Mellois »site internet VRID (Vienne Résistance Internement Déportation)Forum patrimoine de la gendarmerie nationale — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

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